Description
«Dans une période où les boussoles font défaut, la question du désarmement des frontières et de l’accueil des personnes exilées doit redevenir centrale. Et cela passe d’abord par un impératif: redonner figure et humanité à celles et ceux qui se cognent aux angles acérés de la forteresse Europe.»
Aux frontières de l’Europe, murs et barrières poussent comme des champignons. Une épidémie de barbelés, symptôme d’une vision du monde xénophobe: les personnes migrantes menaceraient le monde occidental et seraient une nuisance à endiguer coûte que coûte, y compris au prix de leurs vies. Pourtant, le seul tort de ces voyageurs stigmatisés, hommes, femmes et enfants venus d’Afghanistan, du Sénégal, de Syrie, du Maroc, du Bangladesh ou du Soudan, est d’être en mouvement vers un nouveau destin. Leur opposer une forteresse, ruineux délire parano au service du repli identitaire, c’est aussi ignorer les mécanismes des migrations, dont l’Europe a tant profité. Il est temps d’inverser la focale, plaide l’auteur.
Dans cette enquête au long cours, menée des deux côtés de la Méditerranée, Émilien Bernard montre la réalité des frontières européennes dressées contre ces «indésirables» qui tentent de les franchir. De Laâyoune à Melilla en passant par Lampedusa, Belgrade ou Calais, la succession d’obstacles, aussi divers qu’inutiles, sert à repousser et invisibiliser celles et ceux qui veulent simplement se construire une vie ailleurs.