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Photo de légumes et de légumineuses.
16 janvier 2025

Une analyse critique et rigoureuse du phénomène du «veganwashing»

Le livre Veganwashing : l’instrumentalisation politique du véganisme de Jérôme Segal explore un sujet inédit et fascinant : comment le véganisme, un mouvement éthique et écologique, est détourné pour servir des intérêts politiques et commerciaux. Publié en août 2024, cet essai offre une analyse critique et rigoureuse du phénomène du « veganwashing ».

Le concept de Veganwashing

Le terme « veganwashing » s’inspire de son pendant bien connu, le « greenwashing », qui désigne les stratégies utilisées par des entreprises pour se donner une image écologique sans véritable engagement. Dans le contexte du véganisme, le veganwashing se réfère à l’instrumentalisation de ce mouvement à des fins souvent éloignées de ses principes éthiques fondamentaux.

L’origine du terme remonte à Israël en 2013, où le gouvernement Nétanyahou mettait en avant des avancées dans la protection animale tout en menant des opérations militaires controversées contre les Palestiniens. Ce paradoxe a suscité des critiques soulignant la récupération de la cause animale pour redorer l’image de l’État israélien sur la scène internationale.

Exemples de Veganwashing

Dans son ouvrage, Jérôme Segal illustre le veganwashing avec des exemples marquants :

– Tesla et les habitacles en cuir végétal : Tesla, symbole de l’innovation écologique, propose des véhicules aux intérieurs véganes. Cependant, cette initiative est parfois perçue comme une manière de détourner l’attention des critiques portant sur l’impact écologique des batteries ou les conditions de travail dans la chaîne de production.

– Les alliances idéologiques surprenantes : Segal examine comment certains militants antispécistes peuvent s’allier à des mouvements d’extrême droite, partageant une rhétorique sur la pureté et le rejet des cultures traditionnelles basées sur la consommation de produits animaux. Cette instrumentalisation de la cause végane suscite des débats éthiques.

Ces exemples montrent que le véganisme, bien qu’animé par des valeurs nobles, peut être utilisé pour masquer des pratiques ou idéologies discutables.

Pourquoi le véganisme est-il vulnérable ?

L’auteur explore les raisons pour lesquelles le véganisme est particulièrement susceptible d’être récupéré. Il met en lumière les interactions complexes entre le véganisme et le capitalisme. En promouvant une consommation alternative (produits végétaliens, cuir synthétique, etc.), le mouvement végane peut involontairement s’inscrire dans une logique de marché, détournant son objectif initial d’une remise en question du système global.

Le livre questionne également si le véganisme, en s’inscrivant dans des tendances de consommation, ne risque pas d’être dilué, perdant son message politique et éthique au profit d’une approche marketing.

L’appel à la vigilance

En conclusion, Jérôme Segal appelle à une vigilance accrue face aux tentatives de récupération du véganisme. Pour lui, il est essentiel de préserver l’intégrité de ce mouvement, qui ne doit pas être réduit à une simple tendance ou à un outil de propagande.

Le véganisme, insiste l’auteur, doit rester ancré dans ses principes éthiques fondamentaux, à savoir la défense des droits des animaux, la protection de l’environnement et la lutte pour une société plus juste.


Mathieu Perchat, Le Mouton noir, 16 janvier 2025.

Lisez l’original ici.

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