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Détail de la couverture du titre «Odyssée lumpen».
3 mars 2024

Tribulations d’un prolétaire indigné

L’éditeur montréalais Lux a plutôt l’habitude de publier des essais, mais également quelques romans à l’occasion, choisis avec soin, comme ce récit engagé, écrit par un traducteur et journaliste italien.

 

Le titre précédent d’Alberto Prunetti, Amianto : une histoire ouvrière, racontait la vie et le combat de son père, exposé à l’amiante dans les usines où il travaillait. Odyssée lumpen évoque la génération suivante de lumpenprolétariat, constituée non plus d’ouvriers, mais de travailleurs au salaire minimum, essentiellement dans le milieu de la restauration.

Le narrateur – alter ego de l’auteur – est un jeune Toscan qui, pour éviter de suivre la voie paternelle, décide de poursuivre des études universitaires. « Un enfant des usines qui avait endossé des ailes d’intellectuel », dit-il de lui-même. Mais son diplôme ne vaut pas plus qu’une feuille de chou dans sa région natale, aussi prend-il l’avion pour la première fois avec l’intention de trouver de l’emploi en Angleterre.

À Bristol, il déchante rapidement, employé comme pizzaiolo ou nettoyeur de toilettes publiques dans un centre commercial. Indigné par ses conditions de travail exécrables, mal payé, exploité et surveillé par ses patrons, il dénonce à coups de traits d’esprit et de répliques cinglantes ce qu’il appelle l’esclavage du salariat à taux minimum, de même que « l’atmosphère d’abrutissement » des milieux de travail où il atterrit.

Et c’est avec fougue et un humour burlesque que ce « héros de la working class » nous entraîne dans les bas-fonds de l’emploi au fil d’une fascinante odyssée anti-thatchérienne. À découvrir.


Laila Maalouf, La Presse, 3 mars 2024.

Lisez l’original ici.

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