Républicain lorrain, 28 octobre 2012
Mon copain Doisneau
Un jour de 1970, le jeune André Pozner est chez Prévert, cité Véron, dans le 18 e arrondissement. On sonne à la porte. C’est Doisneau, « sourire au coin des yeux, casquette de velours noir sur la tête, sac de photographe sur l’épaule gauche ». Qui s’exclame « C’est haut, Montmartre, quand on vient de Montrouge ! ». « A pied ? », demande Prévert. « A pied, forcément », rétorque Doisneau. Ce jour-là, Prévert, Doisneau, Pozner vont se balader ensemble dans Montmartre. Et c’est parti pour un quart de siècle d’amitié et de déambulations parisiennes. Mais à travers les souvenirs ici livrés, transparaît un autre Doisneau, qui n’oublie pas d’où il vient et témoigne avant tout sur les inégalités sociales : « Derrière la moindre de ses phrases légères, fugitives, étaient tapies la violence et la lucidité qui renversaient quantité d’idées reçues, révèle Pozner. Le moment est venu pour moi d’écrire… peut-être pour m’assurer que les idées reçues ne sont pas celles qui font aujourd’hui sa réputation ».
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