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La couverture des cinq essais en lice pour le Prix littéraires du Gouverneur général 2023.
6 novembre 2023

Les cinq essais en lice

Voici les finalistes des Prix littéraires du Gouverneur général 2023 dans la catégorie Essais. Avec en prime des extraits des livres sélectionnés.

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La société de provocation

de Dahlia Namian

Bio : Titulaire d’un doctorat en sociologie, Dahlia Namian est professeure agrégée à l’École de service social de l’Université d’Ottawa. Ses recherches portent sur l’itinérance, la pauvreté et la politique du logement, de même que sur la sociologie des dépendances sans substance. En 2012, elle a publié Entre itinérance et fin de vie : Sociologie de la vie moindre.

Extrait : Dans une mise en scène digne de Hollywood, un cosmonaute factice, nommé Starman, s’est envolé en orbite derrière le volant d’une décapotable rouge, au son de Space Oddity de David Bowie. La Tesla Roadster voguera ainsi en boucle dans l’espace, durant des milliers, voire des millions d’années. Elon Musk, PDG de Tesla et de Twitter et homme le plus riche du monde, avait déclaré qu’il « adore l’idée qu’une voiture dérive à l’infini dans l’espace, et d’imaginer qu’elle sera peut-être découverte par une race extraterrestre dans des millions d’années ».
Doit-on s’étonner encore de ce type d’excentricités que seuls les milliardaires semblent capables d’accomplir sans passer pour des fous ? Personne ou presque ne se scandalise outre mesure de leurs lubies. On en redemande, même. Bernés et distraits par leurs prouesses d’illusionnistes, nous les observons, tels les spectateurs d’un cirque, exhiber leur richesse et dilapider les ressources de la planète.

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Panique à l’Université

de Francis Dupuis-Déri

Bio : Francis Dupuis-Déri est professeur au Département de science politique de l’Université du Québec à Montréal. Spécialiste des idées politiques et des mouve­ments sociaux, il est l’auteur de nombreux ouvrages, dont L’anarchie expliquée à mon père (2014, avec Thomas Déri) et La crise de la masculinité (2018). Il vient de publier Les hommes et le féminisme.

Extrait : Des polémistes répètent encore et encore que l’Université serait dominée et même détruite par des féministes et des antiracistes qui menaceraient aussi la société et la civilisation au nom de la « rectitude politique ». Pour stimuler la panique collective, on agite des épouvantails (social justice warriors, islamo-gauchistes, wokesgender studies), on évoque les pires violences de l’histoire et on parle même de « totalitarisme » et d’une « extermination » des hommes blancs. Or, cette agitation repose sur des exagérations et des mensonges et relève d’une manipulation qui entrave la curiosité intellectuelle, la liberté universitaire et le développement des savoirs.
Pour y voir plus clair, cet essai revient sur l’histoire ancienne et récente de l’Université, y précise la place réelle des études sur le genre et le racisme, rappelle que des universitaires progressistes perdent leur poste dans l’indifférence générale et analyse le positionnement des polémistes qui s’agitent aux États-Unis, en France et au Québec.


L’Actualité, 6 novembre 2023.

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