Description
« La bande de brigands se situe en dehors de l’ordre social qui enchaîne les pauvres: ce n’est pas une communauté de sujets, mais une fraternité d’hommes libres. »
Des « Haïdoucs », bandits des Balkans, en passant par Pancho Villa ou Billy the Kid, le grand historien britannique Eric J. Hobsbawm retrace dans cet ouvrage passionnant l’histoire mouvementée du « banditisme social ». L’auteur s’efforce d’inscrire le destin de ces marginaux dans une étude plus large des structures économiques et sociales qui conditionnent leur apparition.
Dans cette enquête sur la désobéissance et la violence, les personnages de bandits incarnent la réaction des communautés paysannes à la destruction de leur mode de vie. Selon Hobsbawm, le banditisme social est une forme primitive de l’insurrection politique. Robin des Bois peut-il en effet être considéré comme un simple « criminel » ? Hors-la-loi aux yeux du souverain, il apparaît en revanche, à l’intérieur de la société paysanne, comme un vengeur, un justicier et un héros.
Le « bandit social » est un personnage à la frontière de la pure violence et de la rébellion légitime; son existence soulève ainsi une question toujours actuelle : comment passer, pour les dépossédés, de la délinquance à la révolte politique ?