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1 juin 2017

Galeano, dernière

« Je n’ai pas eu la chance de rencontrer Shéhérazade », disait Eduardo Galeano (1940-2015). L’art de conter, précise l’écrivain uruguayen dans ce recueil posthume, il ne l’avait pas appris « dans les palais de Bagdad », mais dans « les vieux cafés de Montevideo ». Ici, pas d’histoires de princes ni d’exubérance, mais des récits d’une extrême concision, qui tiendraient presque de l’aphorisme tant ils invitent à la réflexion. Alternant les genres – poésie, essai, chronique… – l’auteur des Veines ouvertes de l’Amérique latine (Pocket, 2001) dénonce, une fois de plus, la mainmise des colons européens puis des dictatures sur les peuples d’Amérique latine. Il se fait aussi, avec une ironie douce, le défenseur d’une nature pillée. Plus intimiste dans sa dernière partie, il dévoile la genèse d’une vie consacrée à l’écriture plutôt qu’au football. « Écrire fatigue, mais cela console », confie Galeano dans ces délicates et ultimes miscellanées.

Ariane Singer, Le Monde, 1er juin 2017

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