Description
Entre 1960 et 1970, le monde de l’art délaisse massivement les galeries et les musées pour envahir avec enthousiasme et candeur les espaces publics. On explore en ces lieux de nouvelles formes d’expression artistique : la création collective, l’improvisation, les installations multimédias. De cette effervescence est né un nouveau genre artistique : l’environnement participatif. Cette pratique développe et revendique un art créé par et pour tous et toutes. Interactif, multidisciplinaire, ouvert sur le monde, ce genre artistique est soutenu par un idéal : l’œuvre d’art total. Au Québec, l’artiste Maurice Demers, dont les créations collectives ont marqué les esprits à la fin des années 1960, incarne à merveille cette quête à la fois culturelle, sociale et esthétique.
Dans ce premier essai consacré au travail de Maurice Demers, Anithe de Carvalho nous fait découvrir les œuvres de l’artiste et, du même souffle, évoque les grands enjeux de l’époque : la syndicalisation, le féminisme, la critique de la société de consommation, l’identité collective québécoise, l’arrimage de l’art et de la technologie, l’avènement d’un « homme nouveau » et la création collective d’initiative populaire. Les œuvres de Maurice Demers, en effet, obéissent toutes à cette intention : impliquer la population dans la production collective d’environnements participatifs visant l’avènement d’une société plus juste. Que ce soit à l’Expo 67 ou dans les quartiers du Plateau-Mont-Royal et d’Ahuntsic, ces œuvres expriment les rêves les plus fous d’une époque pleine d’espérance.