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8 avril 2016

Wolfgang Bauer: dans la peau d’un réfugié

Pour témoigner de la crise des réfugiés syriens, le journaliste indépendant allemand Wolfgang Bauer a tenté de traverser la Méditerranée dans l’espoir d’atteindre l’Europe en 2014. Il a été kidnappé par la bande d’un passeur rival au sien. Abandonné sur une île. Arrêté deux fois. Et témoin de ce que l’homme peut avoir de plus «animal».

«Dans des conditions extrêmes comme celles-là, on est inévitablement témoin du meilleur et du pire. On réalise surtout que le vernis de civilisation s’écaille vite, que la ligne devient très mince entre ce que les gens considèrent correct ou non de faire.»

Franchir la mer s’avère le récit percutant de son périple.

«J’étais insatisfait des reportages que je voyais et lisais sur les migrants qui arrivaient en Allemagne, soutient-il. Leurs histoires me paraissaient trop belles pour être vraies. En racontant que tout s’était bien déroulé, peut-être cherchaient-ils à se protéger, à occulter ce qu’ils avaient eu à endurer… J’ai pour ma part éprouvé le besoin de m’infiltrer pour rapporter les faits.»

Le quadragénaire avait un avantage: à force de couvrir la guerre en Syrie, notamment pour l’hebdomadaire Die Zeit, il y avait établi des contacts, noué des liens. En compagnie du photographe Stanislav Krupar, il a ainsi pu se greffer incognito au groupe avec lequel son ami Amar fuyait son pays en passant par l’Égypte.

Sans être conscient de «tous les dangers», avoue l’Allemand avec le recul, il n’en avait pas moins mis en place, avec son entourage professionnel, un filet de sécurité, incluant des avocats en Égypte et en Italie au cas où son collègue et lui seraient arrêtés.

[…]

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Valérie Lessard, «Identités en mouvement», Le Droit, 8 avril 2016

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