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24 novembre 2019

Violences sexistes et sexuelles: un black bloc féminin s’est formé à Paris

Visages dissimulés, k-ways noirs et fumigènes… Derrière une banderole noire «féministes antifascistes», ou un drap blanc sur lequel était inscrit «Violences patriarcales il est temps que la peur change de camp», une trentaine de femmes antifascistes et anarchistes, jeunes pour la plupart, ont participé à la marche parisienne contre les violences sexistes et sexuelles samedi 23 novembre. Au cœur de la manifestation, elles marchaient à proximité du groupe de collage Stop féminicides. Un black bloc féminin, pour une marche féministe, l’image est rare.

Ces femmes ont pendant plusieurs minutes entonné différents slogans à l’intérieur du cortège : l’antifasciste «Siamo tutti antifascisti» («Nous sommes tous antifascistes»), «Tout le monde déteste la police», «Flics, violeurs, assassins», ou encore l’anarchiste «Ni Dieu, ni maître, ni mari, ni patron». En plus du noir habituel du black bloc, certaines arboraient des touches de violet, couleur des luttes féministes.

Un black bloc féminin est apparu lors de la marche contre les violences sexistes et sexuelles ce samedi 23 novembre. Gabrielle Cézard/Le Figaro

Même s’il est assez rare de voir se former de tels blocs en manifestation, l’existence d’organisations féministes antifascistes ou anarchistes (anarcha-féministes) agissant en non-mixité n’est pas une nouveauté. Toutes ont un point commun : elles considèrent la lutte féministe et anti-patriarcale comme aussi importante que -entre autres – l’antiracisme ou l’anticapitalisme.

En 2013, des appels avaient déjà circulé sur le site La Horde, lors de les manifestations autour du mariage pour tous, pour une lutte «féministe, antifa, antiraciste, anticapitaliste» en «non-mixité». En septembre 2017, lors des manifestations contre la loi Travail, c’est le Witch bloc Paname, collectif anarchiste féministe de femmes et personnes queer, qui avait vu le jour. Les militantes, qui se disaient fatiguées des pratiques «virilistes» du black bloc, défilaient alors de leur côté, à Paris, le visage dissimulé et arborant chapeaux et symboles liés à la sorcellerie.

Depuis quelques années, plusieurs autres groupes anarchistes et antifascistes féministes ont émergé en France. À Toulouse, l’organisation antifasciste Wonder sisters a par exemple fait le choix de se réunir entre femmes et trans «parce qu’être militante antifasciste ne nous protège pas de la misogynie et du sexisme».

Si certaines ont fait le choix de la non-mixité, «on retrouve aussi des féministes et des militants queer radicaux dans le black bloc», affirmait Francis Dupuis-Déri, auteur du livre Les Black Blocs: la liberté et l’égalité se manifestent, à France info. «On pense souvent le black bloc en termes masculins, mais il regroupe de plus en plus de femmes, ce qu’on ne remarque pas forcément à cause des vêtements noirs», insistait-il.

Dans une interview à TV5 monde, une militante décomptait par ailleurs entre 20 et 40% de femmes dans le bloc.

Le Figaro, 24 novembre.

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