Un «essai très incisif»
La frontière est une «méthode raciste, sexiste et colonialiste de hiérarchisation sociale, de contrôle de la main-d’œuvre et de promotion de nationalismes xénophobes». Telle est l’analyse que promeut cet essai très incisif de Harsha Walia, juriste et écrivaine militante de Vancouver (Canada), engagée dans la défense de la justice migratoire, la solidarité avec les peuples autochtones (de son pays et d’ailleurs) et la libération du peuple palestinien. Pour l’autrice, également cofondatrice du groupe de défense des droits des exilés No one is illegal, imputer la «fiction» intitulée «crise migratoire» – résultat pourtant «inévitable» de la mondialisation capitaliste néolibérale et des dérèglements climatiques – à celles et ceux, criminalisé•es, qui font les frais de l’exploitation n’est qu’une façon d’exonérer les vrais responsables, leur permettant ainsi de diviser la classe ouvrière internationale. Un plaidoyer salutaire pour un accueil digne. Et l’abolition raisonnée des frontières.
Politis, no 1785, 23 novembre 2023.