Un désir de poétiser la politique
Les médias ont colporté et retenu quelques insignifiances réductrices sur l’ex-députée. En contrepartie, Dorion livre ici son immersion politique, vécue sur le mode de l’action directe. Elle nous interpelle en appelant à une révolution en profondeur de concert avec plein de gens différents: «Je crois que nous avions en commun cette tête brûlée cachée dans le crâne qui élaborait des plans festifs et séditieux contre cet ordre du monde.». Elle s’est esquintée à vouloir que Québec Solidaire y participe. Elle détonnait du monde soporifique et quasi interchangeable des partis, du polissage et de la langue de bois… Mais, il y a beaucoup plus, tellement plus à apprendre de ce désir de poétiser la politique tandis que tous s’accordaient à vouloir la remettre dans le droit chemin; celui de la norme. Son livre est truffé d’idées abrasives, d’encouragements à se libérer de la servitude volontaire, de citations coups de poing de Falardeau, bell hooks, Bukowski, Lise Payette… Et, contrairement aux qu’en-dira-t-on, on n’y trouve aucun règlement de compte avec QS, qui s’acharne à jouer le jeu du pouvoir au lieu de s’inventer.
Valentin Tardif, À Babord!, no 99, printemps 2024.