Républicain lorrain, 31 octobre 2010
Livre référence:
Les chiens ont soif
On a découvert Normand Baillargeon grâce au film L’encerclement, de Richard Brouillette : il était de ceux qui critiquaient la manière dont l’idéologie néolibérale est devenue la pensée dominante. Dans cet essai, il repart au combat contre la tendance des néolibéraux à vouloir tout privatiser, y compris l’enseignement. Sujet sur lequel il a l’épiderme sensible, étant prof en Sciences de l’éducation à l’Université de Montréal et un des opposants au prétendu « renouveau » de l’école en cours au Québec. Son argumentation – très claire, c’est une des vertus de ce pédagogue – ne s’en tient pas à ce seul domaine. Il dénonce la mainmise des disciples de Milton Friedman sur les médias et l’opinion. « On devrait toujours penser à notre cerveau comme à un territoire occupé », rappelle, dans la lignée de Noam Chomsky, ce bouillant « professeur d’autodéfense intellectuelle ».
Richard Sourgnes