Plusieurs questionnements identitaires traversent cette période, dont l’un est central : faut-il choisir le « droit à l’indifférence ou le droit à la différence ? » Les réponses varient au fil du temps et des sensibilités. Qu’y a-t-il, en effet, de commun entre l’obsession de respectabilité d’Arcadie, le premier mouvement homosexuel fondé après-guerre par André Baudry (1922-2018), l’action du Comité d’urgence antirépression homosexuel né en 1979 en faveur de l’abrogation de la législation pénalisant l’homosexualité, et la revendication d’une culture gay, qui s’affiche plus aisément à compter des années 1980 ?

Légèreté de courte durée

En documentant méthodiquement l’histoire des groupes militants et leurs modalités d’action (pétitions, manifestations, pressions sur les responsables politiques), Mathias Quéré montre que la cause homosexuelle se structure à partir de ces antagonismes. L’historien met par ailleurs en lumière les relations avec les autres mouvements sociaux – ouvriers, anticapitalistes, féministes – et tente de remédier à l’invisibilité des femmes dans l’historiographie homosexuelle en relatant les relations parfois électriques entre les gays et les lesbiennes, mais aussi entre les lesbiennes et la deuxième vague féministe.

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Solène Cordier, Le Monde, 11 février 2025.