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21 janvier 2014

Publications hiver-printemps 2014

La saison de l’hiver et du printemps 2014 des éditions Lux sera marquée par la parution du second tome de la série De remarquables oubliés de Serge Bouchard et Marie-Christine Lévesque. Ils ont couru l’Amérique présentera une galerie de coureurs des bois méconnus et pourtant exemplaires par leur courage et leurs exploits. Comme dans le premier tome, Elles ont fait l’Amérique (une galerie de portraits consacrés exclusivement à des femmes d’exception), les aventures des personnages de Ils ont couru l’Amérique rappellent le rôle du métissage et du territoire dans la constitution de notre identité. Le livre est illustré par Francis Back.

Paraîtra en mai, Le nouvel art de la guerre (Dirty Wars) du journaliste américain Jeremy Scahill. Cette vaste et troublante enquête nous transporte là où les autres journalistes ne vont pas, loin des lignes de front des guerres déclarées. De l’Afghanistan au Yémen, en passant par la Somalie et le Pakistan, le journaliste recueille les témoignages des victimes et des acteurs de la guerre contre le terrorisme. Membres des forces spéciales de l’armée, de milices privées comme l’ex-Blackwater et de la Joint Special Operations Command (JSOC), les soldats d’élite qui mènent cette guerre forment des milliers de commandos secrets dans une centaine de pays. Leurs actions, rarement connues du public, jouent un rôle de plus en plus important dans la stratégie militaire américaine. Jeremy Scahill est correspondant de guerre pour le magazine américain The Nation. Il a couvert, entre autres conflits, ceux de l’Afghanistan, d’Irak et des Balkans. Il est régulièrement invité sur les ondes des grandes émissions d’information de CNN, MSNBC Nightly News, ABC World News et PBS NewsHour. Un documentaire tiré du livre, Dirty Wars, a été primé au Sundance Festival et figure parmi les finalistes de l’Oscar du meilleur documentaire.

Lux Éditeur publiera cette saison quatre essais sur la pensée anarchiste. En janvier, paraîtra Petit éloge de l’anarchisme de l’anthropologue James C. Scott. L’auteur n’est pas anarchiste, mais son travail d’ethnologue lui a permis d’observer dans les cultures humaines la permanence de comportements libertaires d’insoumission, de libre association, d’autonomie. Qualifié de « brillant essai » par Les Inrockuptibles, ce livre plonge dans la vie quotidienne pour y retrouver les manifestations les plus simples, et donc les plus durables, de la liberté. Paraîtra également en janvier, Le monde qui pourrait être de Bertrand Russell. Le mathématicien et philosophe britannique de renom expose dans cet essai les raisons de son attachement à l’anarchisme, un projet difficile à réaliser mais qui n’en demeure pas moins un « modèle souhaitable pour la société ». L’anthropologue David Graeber publiera chez Lux en avril Et si nous étions déjà libres, un essai sur la signification politique du mouvement Occupy et du mouvement des Indignés. Finalement, Lux publiera en février L’anarchie expliquée à mon père, de Francis Dupuis-Déri et Thomas Déri. Ce livre met en scène un savoureux dialogue entre un fils, politologue et ouvertement anarchiste, et son père, homme cultivé curieux des idées de son fils, sans pour autant y adhérer.

Ce printemps, Lux publiera également deux essais littéraires. En février, paraîtra En quelques traits de Pierre Vadeboncoeur (1920-2010). Ce recueil, préparé et présenté par Jonathan Livernois, permettra aux lecteurs de découvrir une autre facette, particulièrement riche, de l’œuvre de ce grand écrivain québécois. Pierre Vadeboncoeur avait un talent certain pour décrire les hommes et les femmes dont il tenait à dire un mot. Cet essai est composé de 35 de ces portraits, écrits entre 1942 et 2009 (Henri Bourassa, Borduas, Chartrand, Lévesque, Mario Dumont). Parfois incisif, souvent généreux, l’écrivain nous donne à voir son XXe siècle québécois, où l’indignation trouve facilement son objet, certes, mais où il existe également quelques exemples de solidarité et de courage. En mars, nous publierons La contamination des mots de Gilles McMillan. Dans cet essai singulier, Gilles McMillan prend appui sur la misère culturelle du monde son enfance, et sur la littérature qui fut pour lui un refuge, afin de réfléchir à la fragilité de la culture, menacée de toute part par les artifices du divertissement, du commerce et de la tromperie. Que faire d’un tel héritage ? Comment y construire un monde habitable, pour soi et les autres ? « La beauté et la force de La contamination des mots, explique Yvon Rivard en préface, c’est que s’y trouvent réunies les voix de Miron et de Ducharme, compagnons d’Amérique dans leur “refus des intellectuels au service de chimères ou du pouvoir” , et leur désir de “sauver l’enfance”. »

Finalement, paraîtra en mars Pour une théorie critique de la technique d’Andrew Feenberg. Ni contempteur ni adorateur de la technique, le philosophe s’attelle depuis 20 ans à dégager une troisième voie. S’appuyant sur de nombreux exemples et discutant les thèses de quelques grandes figures de la philosophie contemporaine (Heidegger, Marcuse, Nishida, Habermas et Latour), il précise les contours d’une véritable théorie critique de la technique, qui en révèle les possibles usages démocratiques. Clair et stimulant, Pour une théorie critique de la technique s’adresse non seulement aux philosophes, mais à tout citoyen désireux de mieux comprendre nos évolutions sociotechniques. Andrew Feenberg est titulaire de la Chaire de recherche canadienne en philosophie de la technique à l’Université Simon Fraser (Vancouver). Il est également directeur de programme au Collège international de philosophie à Paris.

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