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29 septembre 2016

«Passeports sans frontières», de Pierre Raffard dans Libération

Dans une enquête filant des Caraïbes à l’Asie en passant par le Moyen-Orient, la journaliste Atossa Araxia Abrahamian se penche sur un commerce lucratif et ses enjeux.

Alors que bon nombre de Britanniques sont encore sonnés par le Brexit annoncé dans la nuit du 23 juin 2016, les ambassades des autres pays européens reçoivent par centaines, dès potron-minet, des demandes de citoyenneté pour conserver le précieux sésame de l’Union européenne. Un mouvement amplifiant des demandes qui avaient déjà été faites par précaution avant le vote. On découvre alors que tous les passeports ne se valent pas et qu’être citoyen estampillé UE donne des facilités pour circuler et s’installer. On saura dans quelque temps quelle fut l’ampleur de ce mouvement.

En attendant, Atossa Araxia Abrahamian a enquêté sur le marché mondial des passeports dans un livre d’autant mieux renseigné que la journaliste est elle-même suisse, iranienne et canadienne vivant à New York. Une plongée dans l’industrie de la citoyenneté qui n’aurait pas pu être écrite il y a quelques décennies. Car les faits rapportés par l’auteure sont récents. Il y eut toujours une poignée d’hommes d’affaires et des artistes collectionneurs de passeports, mais son récit offre une géographie mondiale de la citoyenneté, qui n’est plus figée dans le marbre de l’Etat westphalien. On pense au fossé entre les pauvres migrants poussés par la pauvreté et la guerre au péril de leur vie durant le voyage ou pendant leur misérable existence dans des pays riches exploitant leur force de travail, un fossé avec les riches, citoyens de pays démocratiques, circulant sans peine pour des motifs les plus futiles, voire les ultra-riches (0,1 % de la population mondiale) qui se sont octroyé le titre de «citoyens du monde» dont ils jouissent avec des passeports achetés à prix fort. La citoyenneté de La Dominique est sur le marché à 200 000 dollars, celle de Malte (où l’on ne paie pas d’impôts) et de l’Autriche peut atteindre plusieurs millions d’euros.

Pierre Raffard, Libération, 29 septembre 2016

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