Cet ouvrage retrace tambour battant l’histoire de l’anarchisme en Espagne depuis la fin du XIX^e siècle jusqu’à la veille de la révolution sociale de 1936.

Bookchin a consacré une bonne partie de sa vie à la recherche de la vérité à propos de la guerre civile espagnole, de ses réussites et des causes de son échec. Avec ce livre, il revient sur ses notes accumulées au fil des années au sujet de cet «extraordinaire mouvement anarchiste». Il souhaitait redonner ses lettres de noblesse à celui-ci ainsi qu’à l’anarcho-syndicalisme, démontrer que les anarchistes espagnols adhéraient à un mouvement social autodéterminé dans lequel ouvriers et paysans tentaient de poursuivre une révolution qui allait changer le monde.

Pour combattre cette fausse idée que l’anarchisme espagnol eut été l’expression désorganisée d’un immature esprit de rébellion individuel, dénué de toute pensée raisonnée, de toute forme d’organisation libertaire, Bookchin revient sur ce qu’il considère comme les racines même de ce mouvement. C’est en octobre 1868 que le germe anti-autoritaire de l’anarchisme fut semé par l’italien Giuseppe Fanelli avec ses conférences données à Barcelone et Madrid. S’ensuivit le développement des différentes organisations et des syndicats ouvriers, de leur audience, de leurs luttes, de leurs revendications, mais aussi de leurs années sombres et de la répression qu’elles et ils subirent. On peut en particulièrement souligner la révolte des Asturies. Un livre à fortement conseiller à tout lecteur et à toute lectrice intéressé·e par les luttes ouvrières et paysannes, désireux·se de comprendre comment arriva cette étonnante expérience d’autodétermination et de demande d’autonomie politique et sociale. Un livre d’humanité! Un livre à découvrir pour tous ceux et celles qui désireraient s’ouvrir à un autre imaginaire de l’anarchie, loin du désordre et du terrorisme.

Dominique Sureau (UCL Angers), Alternative libertaire, n^o 344.

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