Nouveaux Cahiers du socialisme, 3 juillet 2011
Livre référence:
La chasse aux Musulmans
La règle, c’est l’exception !
« Le présent ouvrage soutient une thèse selon laquelle la pensée raciale, soit le refus de reconnaître une même humanité aux Musulmans et aux peuples d’ascendance européenne, constitue l’une des premières caractéristiques, et l’un des éléments clés, de la guerre déclenchée contre le terrorisme. »[1]
Ce sont là les premiers mots de l’ouvrage de Sherene H. Razack, professeure à l’université de Toronto, et il est difficile d’imaginer entrée en matière plus claire. Et à l’heure de la recrudescence des législations islamophobes partout en Europe, difficile aussi d’imaginer un livre qui soit autant d’actualité. Pourtant, ça n’est pas tant de l’actualité immédiate qu’entend traiter l’auteure, mais plutôt de la décennie qui vient de s’écouler, soit la séquence ouverte par les attentats du 11-Septembre et l’invasion de l’Afghanistan et qui perdure jusqu’à aujourd’hui. Ces années, ce sont essentiellement celles de l’administration Bush, marquées par une politique étrangère américaine ultra-agressive, qui ne cherche même plus à camoufler ses massacres et pillages derrière des oripeaux de vertu. L’on aurait pourtant tort de croire cette séquence fermée par l’accession à la présidence de Barack Hussein Obama : l’Afghanistan et l’Irak sont toujours occupés, et Guantanamo toujours en service. La dernière « sortie » de l’armée américaine au Pakistan – un pays soi-disant souverain – est là pour nous rappeler qu’à part le vocabulaire employé, rien n’a vraiment changé[2] depuis l’arrivée au pouvoir d’un président noir, contraint – entre autres choses – de « liquider » Oussama pour masquer son Hussein et montrer « patte blanche ».
Le livre de S. Razack arrive donc à point nommé et ce n’est pas un hasard s’il est paru chez un éditeur canadien, car rares sont les éditeurs français[3] qui accepteraient de publier un livre qui place « la notion de race au cœur même des mesures d’exception » qui visent les Musulmans, et ce, dans le but d’« attirer l’attention sur le type d’arguments employés, tant dans les lois que dans la société en général, pour justifier l’éviction de certains groupes ». Au cœur de la logique discursive déployée pour tenter de justifier la guerre contre le terrorisme, l’auteure souligne que « trois figures allégoriques vont imposer leur présence dans le paysage social » : le « dangereux » Musulman, la Musulmane « en péril » et l’Européen « civilisé ». Ces trois personnages « ont fait leur apparition dans un grand nombre de lois occidentales, en vertu desquelles on expulse aujourd’hui les Musulmans du genre humain, et on leur refuse la citoyenneté consentie aux autres ».
Internements et tortures pour « dangereux » Musulmans
Nous l’avons dit d’emblée, Sherene Razack entend mettre à jour le processus de racialisation des Musulmans, qui fait que ces derniers « forment une race, au lieu de partager une même croyance religieuse », et les constitue en « un groupe se rangeant clairement du mauvais côté de la frontière raciale ». L’ouvrage traitant des « Musulmans face aux lois occidentales depuis les attentats de septembre 2001 », le premier outil qu’examine l’auteure est celui des « certificats de sécurité » canadiens, « un instrument juridique, inclus dans la Loi sur l’immigration et la protection des réfugiés, qui autorise la détention sans procès de tout étranger suspecté d’être impliqué dans des activités terroristes et, plus révélateur, de toute personne considérée comme potentiellement capable de commettre de tels actes ». Autorisant la détention et l’expulsion d’étrangers considérés comme des « menaces à la sécurité nationale », rien d’étonnant, donc, à ce que « les cinq hommes ayant fait l’objet de certificats de sécurité étaient tous des Musulmans d’origine arabe », qui « ont passé de trois à sept ans derrière les barreaux ». Il s’agit, à chaque fois, de peines « préventives », ce qui n’est pas sans rappeler le concept proprement délirant de « guerre préventive » mis en avant par l’administration Bush au moment de la seconde invasion de l’Irak. Pour en revenir aux poursuites dont faisaient l’objet ces cinq personnes, l’auteure rappelle que le fait même de mener une existence paisible a pu jouer en leur défaveur, puisque c’était bien la preuve qu’elles ont tout fait pour ne pas attirer les soupçons des autorités ! L’Arabe/Musulman aujourd’hui – à l’instar du Juif hier – est fourbe ; la vie paisible qu’il mène montre bien qu’il cache quelque chose, c’est-à-dire son appartenance à une « cellule dormante ». En matière pénale, pour caractériser une infraction, les praticiens doivent à la fois prouver l’élément matériel (soit des actes concrets) et l’élément intentionnel (soit la volonté et la conscience de commettre l’infraction). Pour les Musulmans, on ne s’encombre plus de toutes ces subtilités juridiques, qui de toute façon n’ont pas été établies et sont trop raffinées pour être appliquées à des non-Blancs. On ne donne pas de la confiture aux cochons ! Il n’est donc plus besoin de prouver l’élément matériel, la seule appartenance à la « communauté islamique » suffit à établir l’intention de commettre des « actes terroristes ». Voilà un bel exemple de simplification du droit !
À un degré supérieur d’illégalité et de violence, se trouve la pratique de l’internement et de la torture dans des prisons/camps, tels ceux de Guantanamo[4] ou d’Abou Ghraib. C’est d’ailleurs sur ce dernier que se penche plus particulièrement S. Razack, qui remarque à la suite de nombreux auteurs, qu’« Abou Ghraib était moins une prison au sens strict qu’un camp de concentration, où les lois ne s’appliquaient plus ». C’est donc avant tout les photos – il en existerait des milliers – qui occupent l’analyse et conduisent l’auteure à se poser la question de savoir pourquoi l’on éprouve le besoin de photographier et d’immortaliser de telles scènes. Le parallèle dressé ici entre les pratiques des soldats américains à Abou Ghraib et les scènes de lynchages de Noirs aux États-Unis s’impose de lui-même : « manifestations d’une volonté collective, les lynchages, de même que le fait de les photographier, permettaient aux femmes et aux hommes blancs d’affirmer ce qu’ils étaient et où ils se situaient dans l’échelle sociale ». Plus troublant, l’étude des photographies de scènes de lynchages montre que sur l’ensemble des expressions qui se lisaient sur les visages des Blancs qui avaient assisté à la scène en simples spectateurs ou y avaient participé activement, aucun d’eux « ne trahit un sentiment d’horreur ». Qu’elle soit l’œuvre de soldats de l’ « armée la plus morale du monde » (ceux de l’État d’Israël, selon l’humoriste BHL) ou d’Américains – dans le sud des États-Unis hier, à Abou Ghraib et Guantanamo aujourd’hui – la torture, mise littéralement en scène, devient un rituel qui procure à la fois un sentiment de puissance et de maîtrise, et permet d’affirmer la supériorité raciale des Blancs. « La violence infligée aux détenus de la prison d’Abou Ghraib en Irak par des soldats américains, hommes ou femmes, était à la fois fréquente et à caractère franchement sexuel. La pyramide formée par des prisonniers masculins nus, obligés de simuler des actes de sodomie, montrait de façon spectaculaire que l’empire a besoin d’images fortes, hétérosexuelles, patriarcales et violentes, pour marquer la suprématie de l’Occident sur le reste du monde. » La mention faite ici du sexe des soldats américains qui se sont amusés comme ils le pouvaient à Abou Ghraib n’est absolument pas fortuite. Nous avons tous à l’esprit les images de Lynndie England, toute souriante et tenant en laisse un prisonnier irakien. Selon S. Razack, « le problème que pose la participation de femmes blanches à des actes de violence raciale est vite résolu néanmoins, si on considère le fait que, dans l’empire, […] les femmes se définissent d’abord et avant tout par leur race et non par leur sexe ».
À travers tous ces cas d’internements et de tortures, l’auteure met à nu la logique juridique qui sous-tend tout l’arsenal utilisé contre les Musulmans : face à une menace exceptionnelle, celle du « terrorisme islamique », le respect scrupuleux du droit n’est pas permis et serait même contre-productif. S. Razack s’inscrit ainsi dans la lignée des travaux de Giorgio Agamben, notamment ceux portant sur l’état d’exception, défini comme « la forme légale de ce qui ne saurait avoir de forme légale », comme « un espace vide de droit, une zone d’anomie où toutes les déterminations juridiques – et avant tout la distinction même entre public et privé – sont désactivées[5] ».
« La guerre, c’est la paix. La liberté, c’est l’esclavage. L’ignorance, c’est la force. » Et l’exception est devenue la règle !
Sauver les Musulmanes « en péril »
La Musulmane « en péril » est l’autre figure allégorique de la guerre menée contre le terrorisme, bataille qui a « ouvert un champ géopolitique qui autorise l’expression d’un racisme éhonté, au nom du féminisme ». Ce racisme ne date pourtant pas d’hier et remonte à l’entreprise coloniale, ce que l’auteure reconnaît elle-même – sans s’y attarder toutefois –lorsqu’elle relève que « la volonté de libérer les femmes basanées de l’emprise de leurs hommes fut longtemps l’un des principaux objectifs du plan colonial ». Ainsi, à la question de savoir à quoi et à qui sert cette obsession pour la « libération » de la femme indigène, S. Razack répond sans détour : « Quand on se sert du corps des Musulmanes pour indiquer où leur communauté se place dans la modernité, pour désigner qui appartient à la nation et qui en est exclu, on écarte et on oublie du même coup toute la violence exercée contre les femmes occidentales chez elles. Le fait même de défendre les Musulmanes, contre les sévices dont elles seraient l’objet au sein de leur communauté, transforme automatiquement les Occidentales en femmes émancipées. »
Consciente de l’existence d’une instrumentalisation du féminisme afin de justifier la guerre contre le terrorisme, l’auteure cherche donc à définir une position qui lui « permettra de condamner tout autant le langage de bombes sur les Musulmans et les coups de poing que des hommes décochent au visage des femmes ». Pour définir cette position, S. Razack analyse les mesures législatives prises en Norvège, par exemple, pour lutter contre les « mariages forcés ». Comme ce fut le cas pour la loi sur le foulard de 2004 en France, il fallait préparer le terrain en amont de l’adoption effective de telles mesures. Pour ce faire, l’entreprise rodée d’intoxication nécessite en premier lieu de prendre un cas précis – et le plus dramatique possible – d’une Musulmane « en péril » et de le monter en épingle afin de montrer que les immigrants ont un sérieux problème d’intégration. En effet, « si ces derniers ne s’intègrent pas, c’est qu’ils se marient entre eux, avec des gens partageant la même culture, qu’ils vont souvent chercher dans leur pays d’origine, perpétuant du même coup les coutumes féodales toujours en vigueur dans ces pays ». Pour résumer, le scandale vient du fait que les immigrants qui subissent le racisme des Norvégiens de souche, préfèrent se marier à des gens qui ne les rejettent pas, c’est-à-dire entre eux ! L’accent mis sur l’ingratitude des immigrants permet ensuite de mettre en lumière une vérité trop souvent ignorée : « la trop grande générosité des Norvégiens à l’égard des Musulmans ». À travers le discours dominant sur les « mariages forcés » en Norvège, on retrouve donc les trois figures dont parle S. Razack : de dangereux et archaïques Musulmans qui oppriment leurs femmes en abusant de la bienveillance des Blancs. On pourrait croire que les ficelles d’un tel discours sont trop visibles pour ne pas être dénoncées. Elles ont pourtant permis de chauffer à blanc l’opinion publique et de durcir la législation norvégienne sur l’immigration. S. Razack rappelle d’ailleurs que la même entreprise d’intoxication, avec des résultats législatifs similaires, fut utilisée à la même période au Danemark et en Suède. Au Canada, la préoccupation des associations féministes mainstream pour la Musulmane « en péril » a conduit le gouvernement à légiférer sur la question des tribunaux dits « islamiques » (en fait une forme d’arbitrage privé qui ne choque personne lorsque d’autres communautés y ont recours).
À l’occasion des « débats » sur la place de l’islam dans tous ces pays, il est intéressant de noter que le pays dont la législation sert d’exemple à tous les islamophobes d’Europe et d’Amérique n’est autre que la France.
« Vive la France ! »
Une curieuse scène s’est déroulée à Londres lors de la manifestation organisée par Unite Against Fascism devant l’ambassade de France, pour protester contre l’entrée en application en France, le 11 avril 2011, de la loi anti-niqab du 11 octobre 2010 (dite « loi sur la dissimulation du visage dans l’espace public »). Ce rassemblement, composé majoritairement de femmes portant niqab ou foulard, ainsi que de militants blancs, fut attaqué au bout d’un quart d’heure par les « militants » fascistes de l’English Defense League (toute ressemblance avec le nom d’un groupuscule sioniste est fortuite). Parmi eux, certains arboraient des pancartes et scandaient fièrement « Vive la France ». La « French touch », ce n’est donc plus uniquement le bon vin, la gastronomie et les DJ « fashion ». C’est aussi, aujourd’hui, l’islamophobie.
S. Razack, qui n’a pu traiter dans son ouvrage, achevé il y a plus d’un an, d’événements aussi récents, relève ainsi que la France et sa législation bien pourvue en matière d’islamophobie, sert aujourd’hui de paradigme pour nombre d’hommes et de femmes politiques, de journalistes ou encore de féministes d’Europe et d’Amérique. Et au sein de ce dispositif législatif, qui crée un véritable droit d’exception pour les Musulmans, la loi du 15 mars 2004 sur le foulard (dite « loi sur les signes religieux ») fait figure de monument devant lequel se prosternent les islamophobes de tous poils. Les Suisses, qui ont frappé un grand coup avec leur référendum sur les minarets, montrent que la concurrence est rude et que demeurer le phare du « monde libre » en matière d’islamophobie nécessite de se réinventer chaque jour, d’ouvrir constamment de nouvelles brèches, de créer à chaque fois de nouveaux précédents qui permettent des sauts qualitatifs dans la traque continue des Musulmans. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que les politiques et journalistes français se donnent du mal depuis 2004 pour rester au top. Ainsi, parmi les différentes mesures ou événements franchement islamophobes depuis cette date, on peut ainsi citer les lynchages médiatiques successifs de Tariq Ramadan, la qualification des émeutes de 2005 en « émeutes musulmanes » menées par des « barbus », l’accession à la présidence d’un homme qui a fait ouvertement campagne contre les Musulmans, le débat sur l’ « identité nationale » et celui plus récent sur la « laïcité », ou encore les « polémiques » autour des menus « hallal » ou des « prières de rue ». Il ne se passe pas une semaine sans attaque islamophobe. Il y a peu, à Lyon, une élue d’Europe Ecologie/les Verts a exigé d’une future mariée d’ôter son voile (la mariée qui ne savait pas que cette demande est totalement illégale s’est malheureusement exécutée). Tout aussi récemment, à Béziers, une magistrate interdit le port du foulard dans « son » tribunal.
À un degré d’attaque bien supérieur, le gouvernement a repris et présenté dernièrement les 26 propositions de la majorité UMP sur « la laïcité » (« dans le cadre des débats sur le projet 2012 », précise-t-on à l’UMP). Parmi ces mesures, figurent celle de créer « un code de la laïcité et de la liberté religieuse » ou encore celle d’ « étendre les exigences de neutralité et de laïcité des agents des services publics aux collaborateurs occasionnels du service public (hors le cas des aumôneries, bien évidemment) ». Sur ce dernier point, et bien que la loi de 2004 sur le foulard – comme sa circulaire d’application – indiquent expressément qu’elles ne concernent pas les parents d’élèves, certains enseignants et directeurs d’école ont cru y voir un motif d’exclusion des mères portant un foulard des sorties scolaires[6]. Cette démarche a été appuyée et encouragée par le ministre de l’Éducation nationale, Luc Chatel, qui veut procéder par décret pour exclure ces mères des sorties scolaires et des activités à caractère éducatif. Si la résistance s’organise contre cette nouvelle attaque[7], la manière dont certains personnels pédagogiques interprètent la loi de 2004 montre bien que toutes les dispositions législatives et réglementaires islamophobes encouragent – fort logiquement – les pratiques racistes à l’encontre des Musulmans. Mais par une heureuse dialectique, cette énième attaque contre les Musulmans met à nu l’hypocrisie des arguments avancés lors de l’entreprise d’intoxication qui précédait l’adoption de la loi de 2004 : laïcité, lutte contre le sexisme, pérennité du service public de l’enseignement, etc. Ce qui est clair aujourd’hui – et le gouvernement ne peut plus se cacher sur ce point – c’est que c’est l’Islam et les Musulmans qui sont visés depuis le début. Il ne s’agit donc ni plus ni moins que de racisme (sous couvert d’un discours sur la religion, la laïcité, le féminisme etc.)
Conclusion
« J’en suis venue à la conclusion que la race est au cœur de tout ce qui touche les Musulmans aujourd’hui. Comme je crois l’avoir démontré, les Musulmans sont stigmatisés, surveillés plus que les autres, on leur refuse certains droits qui leur permettraient de jouir pleinement de leur citoyenneté et on les case dans des camps, sous prétexte qu’ils ne sont pas assez modernes, pas assez rationnels ou qu’ils forment un ensemble contre lequel les occidentaux modernes et laïques doivent se défendre. »
Il faut reconnaître à S. Razack le sens de la formule et une pédagogie certaine, comme l’illustre parfaitement cet extrait. Pour autant, l’ouvrage souffre de nombreux défauts. Par exemple, l’auteure convoque la notion de race mais au cours de sa propre analyse, ainsi que dans les références qu’elle cite abondamment, ne va guère plus loin que la simple convocation et évacue parfois même littéralement la question. Et c’est sans doute là l’une des principales limites de l’ouvrage (en plus d’une répétitivité certaine et d’un ordonnancement des chapitres pas toujours heureux). En conséquence, les Musulmans restent des objets dans le discours de S. Razack. On parle d’eux, on analyse les livres racistes à leur endroit, mais on leur donne rarement la parole et l’on fait encore moins état de leurs résistances. L’auteure semble en outre faire remonter le processus de racialisation des Musulmans à la décennie post-11-Septembre, alors même que la plupart des processus qu’elle décrit étaient déjà à l’œuvre dans les diverses entreprises coloniales européennes. Malgré toutes ces lacunes, la lecture de l’ouvrage de S. Razack, par la thèse qu’il soutient et la richesse de ses références, nous semble plus que jamais nécessaire. Un survol, même superficiel, de l’actualité hexagonale est là pour nous en convaincre.
Notes
[1] Sauf mention, toutes les citations sont extraites de l’ouvrage de Sherene H. Razack, La chasse aux Musulmans, Évincer les Musulmans de l’espace politique, Lux Éditeur, Montréal, 2011.
[2] Voir Tariq Ali, Obama s’en va-t-en guerre, La Fabrique, 2010.
[3] Les éditions La Fabrique sont ainsi parmi les rares à faire une place à la notion de race. Voir, par exemple, Christine Delphy, Classer, dominer (2008), Sadri Khiari, La contre-révolution coloniale en France (2009), ou encore Laurent Lévy, « La gauche », les Noirs et les Arabes (2010).
[4] « On se rappellera que dans les années 1990, avant qu’il ne devienne une immense salle d’interrogatoire pour les gens soupçonnés de se livre au terrorisme, le camp de Guantanamo servait à incarcérer des réfugiés haïtiens qu’on craignait porteurs du VIH. »
[5] Giorgio Agamben, État d’exception, Homo Sacer, Seuil, 2003, pp. 10 et 86.
[6] Certains directeurs et proviseurs inventent des interdictions tout aussi illégales et préjudiciables, cette fois aux élèves ; par exemple, des directeurs prohibent les jupes longues pour certaines jeunes filles quand ils savent que ces filles sont Musulmanes.
[7] Pour organiser la riposte, le collectif Mamans toutes égales s’est constitué à l’appel de mères d’élèves musulmanes, d’individus et de militants de différentes organisations et associations. Une première action sous la forme d’un rassemblement a déjà eu lieu le 2 mai 2011 à Montreuil. Pour plus d’informations sur le collectif MTE, voir le blog http://mamans-toutes-egales.tumblr.com.
Rafik Chekkat, Nouveaux Cahiers du socialisme, 3 juillet 2011