l’Humanité, 19 mars 2013
Jean-Christophe Le Digou
Suivant les traces de Margaret Thatcher et de Ronald Reagan dans les années quatre-vingt, les gouvernements occidentaux se sont de plus en plus engagés à des réformes structurelles sous prétexte de « meilleure gouvernance », démarche qui, selon Alain Deneault, recouvre « le projet d’adapter l’État aux intérêts de l’entreprise privée et à la culture du management ». Appliquée sur un mode gestionnaire ou commercial par des groupes sociaux représentant des intérêts divers, cette gouvernance prétend à « un art de la gestion pour elle-même ». Elle risque d’inspirer nombre de réformes qui se préparent.
Deneault nous propose ici – en cinquante courts chapitres de quelques pages – une définition didactique et critique de l’idée de gouvernance – idée évoquée aujourd’hui de tous bords de l’échiquier politique. Il dénonce le fait que, derrière sa plasticité opportune, le concept de gouvernance tend à remplacer les vieux vocables de la politique.