L’espérance sans optimisme
Quel livre d’ici aimeriez-vous offrir à ceux qui nous dirigent?
Découvrez Les incontournables 2017.
Le choix du public
Titre : Camarade, ferme ton poste
Auteur : Bernard Émond
Éditeur : Lux Éditeur, 2017
POURQUOI RECOMMANDEZ-VOUS CE LIVRE À CEUX QUI NOUS DIRIGENT?
Parce que tout d’abord, c’est merveilleusement bien écrit. Et parce que Bernard Émond nous amène à réfléchir à la surconsommation, à notre rapport aux autres, mais surtout à l’importance de la culture dans nos vies. Culture trop souvent mise de côté par ceux qui nous dirigent, alors qu’elle devrait être au centre de tout.
Hélène Proulx, Brownsburg-Chatham (Québec)
L’auteur y fait l’éloge de la lecture comme moyen de s’abstraire du bruit ambiant, pour forger sa pensée et s’ouvrir au monde.
Denise Lemarier, Bécancour (Québec)
RÉSUMÉ
Un texte à la fois violent et doux, conservateur par son pessimisme mais pas aussi désespéré qu’il n’y paraît. Bernard Émond reprend ici le thème de la perte qui lui est si cher – perte du sens, de la culture, du respect de l’autorité, de la mémoire. Il juge irresponsable cette civilisation où l’on trouve plus excitant de détruire le monde que de le rendre habitable – et je vois mal comment on pourrait lui donner tort. Cela dit, s’il relève partout le tragique de l’existence, il insiste sur ce point décisif : tous ces maux, aussi nombreux soient-ils, ne nous priveront jamais de la possibilité de faire le bien. Camarade, ferme ton poste, pour le dire d’un trait, défend l’espérance sans optimisme.
EXTRAIT
« Le Québec, mesdames et messieurs, a besoin de lecteurs, des gens qui ferment leur télé, leur radio, leur ordinateur, leur tablette, leur lecteur MP3, leur téléphone, leur montre intelligente (eh oui…), des gens qui décident courageusement de s’extraire de la cacophonie du monde contemporain, d’affronter la solitude, et de s’astreindre à la réflexion en ouvrant un livre. On dit souvent sans trop y penser que lire, c’est se réfugier hors du monde. Je pense exactement le contraire. Lire est un acte de liberté. Dans le silence, dans la solitude, nous allons librement à la rencontre d’une autre pensée, d’un autre regard sur le monde. »
Radio-Canada, 25 mai 2017.
Lisez l’original ici.