Parue dans la collection des « Dossiers noirs » animée par l’association Survie depuis 1994, cette enquête autour des quarante-huit chancelleries françaises présentes sur le continent africain se veut un « éclairage par le bas » de la politique de Paris en Afrique, et de « ce qu’il reste de la colonisation dans les rapports entre les Africains et ces hauts fonctionnaires ». Agissant en proconsuls, sacrifiant à une « ingérence décomplexée », ils se comporteraient encore en gardiens de la « Françafrique ». Le personnel diplomatique est passé à la moulinette, à partir de quelques exemples peu reluisants : ivresse et sexe, vigiles promus chair à canon, petites économies et petites affaires, splendeurs surannées de certaines résidences de France. Michael Pauron pointe aussi le « business en or » des politiques migratoires : la privatisation depuis une dizaine d’années des services de visa a permis de « faire le ménage » devant les ambassades, mais a compliqué encore le parcours du combattant des demandeurs. Et contribué à l’image de moins en moins engageante de la France sur le continent.
1 janvier 2023
Les ambassades de la Françafrique… L’héritage colonial de la diplomatie française
Philippe Leymarie, Le Monde diplomatique, 1er janvier 2023.
Lisez l’original ici.