L’épidémie de murs barbelés
La forteresse européenne vue de l’extérieur: avec cette enquête qui nous mène du Maroc à la Serbie en passant par le Sahara occidental, l’île de Lampedusa ou encore le Calaisien en France, le journaliste Émilien Bernard propose d’aborder la question migratoire en interrogeant ceux qui, au quotidien, sont confrontés à ce qu’il appelle l’«épidémie» de murs barbelés.
Il décrit une forteresse «piteusement dressée contre des quidams voyageurs, personnes lambda en quête d’un autre destin», mais aussi des forteresses, «horizontales» et «mouvantes», capables de se déplacer au-delà des limites du Vieux Continent (en Afrique notamment), de prendre des formes différentes (un mur, des caméras, des gardes-côtes) et de se démultiplier «pour devenir omniscientes», jusqu’à imprégner les imaginaires. Ceux des Européens, qui adoptent de plus en plus une mentalité d’assiégés. Mais aussi ceux des exilés, qui sont bien conscients, lorsqu’ils prennent la route ou la mer, qu’ils n’en reviendront peut-être jamais.
Rémi Carayol, Le Monde diplomatique, no 848, novembre 2024.
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