La société de provocation, un essai choc sur l’indécence des ultra-riches
« La société de provocation » est un terme emprunté à Romain Gary, qui l’utilise dans son roman Chien blanc, comme l’explique la sociologue Dahlia Namian, autrice de l’essai qui porte ce nom. Elle définit le tout comme étant « une société qui va permettre la surconsommation et le luxe ostentatoire, et les ériger en vertu ». Dans le même temps, la société va « empêcher un nombre de plus en plus important de personnes de répondre à leurs besoins élémentaires », comme elle l’explique.
Dahlia Namian prend en exemple le fait que Jeff Bezos, le patron d’Amazon, a récemment reçu la Légion d’honneur de la part du président français, Emmanuel Macron.
« Jeff Bezos trône sur une industrie qui repose sur l’exploitation des travailleurs, et pendant qu’Emmanuel Macron lui remettait la Légion d’honneur, des milliers de [Françaises et de Français] étaient dans les rues pour contester la réforme des retraites. »
Les inégalités alimentaires seraient de plus en plus marquées, selon la sociologue, avec des entreprises agroalimentaires qui accaparent les richesses au détriment des personnes les plus vulnérables.
« J’ai voulu m’attaquer à l’hypocrisie d’un système qui va créer de la faim à grande échelle, y compris au Canada. [Pendant ce temps], les grands PDG de l’industrie alimentaire, [comme Sobeys et Metro], voient leurs salaires augmenter de façon exponentielle depuis la crise [de la COVID-19]. »
Dahlia Namian explique que d’augmenter l’impôt de seulement quelques pour cent pour les plus riches permettrait de sortir des milliards de personnes de la pauvreté.
Pénélope, ICI Première, 28 février 2023.
Photo: Dahlia Namian a collaboré à plusieurs ouvrages dont La souffrance à l’épreuve de la pensée et Penser les liens entre santé mentale et société. Elle travaille depuis plusieurs années sur la pauvreté. Radio-Canada / Jean-Baptiste Demouy
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