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24 janvier 2016

La Presse, 25 novembre 2011

Livre référence:
Un très mauvais ami
L’ami fidèle

C’est un bien curieux objet que ce Falardeau – Un très mauvais ami que propose Lux Éditeur. Un petit livre qui jette un nouvel éclairage sur le regretté cinéaste québécois Pierre Falardeau.

Durant plus de 35 ans, de 1972 à 2009, Pierre Falardeau et le peintre néerlandais Léon Spierenburg ont entretenu une correspondance régulière, à raison de deux ou trois lettres par année. Le journaliste et essayiste Jean-François Nadeau, directeur des pages culturelles au quotidien Le Devoir, a obtenu les lettres écrites par le cinéaste et les a traduites. Les deux amis ne parlant pas la langue maternelle de l’autre, ils échangeaient en anglais, une langue que maîtrisait assez bien Falardeau, mais beaucoup moins le peintre néerlandais, à en croire l’introduction du traducteur.

Une grande et solide amitié s’est bâtie à travers cette correspondance. Nous avons l’occasion d’y lire les propos d’un jeune documentariste encore inconnu du grand public, d’un homme et d’un militant en devenir qui découvre la vie et qui n’hésite pas à confier à son ami d’outre-mer tous les sujets qui viennent hanter son quotidien. Ainsi, nous découvrons le grand amateur de plein air qu’il a été, les difficultés qu’il éprouvait dans ses démarches professionnelles, l’attachement qu’il a développé pour les Inuits à lors d’un séjour dans le Grand Nord québécois…

Les lettres servent aussi d’exutoire au jeune Falardeau pour raconter quelques détails de sa vie sentimentale. Il y tient des propos qui ne détonnent pas, lorsque dits entre deux hommes de cet âge. Certains yeux prudes préféreraient peut-être ne pas les lire.

Il est agréable de voir la personnalité du cinéaste se développer, maudissant les bureaucrates qui retardent le tournage d’une production et les aléas de la vie de documentariste. De voir la façon aussi dont il peut s’émouvoir devant la beauté d’une oeuvre, et en particulier les toiles de son ami Spierenburg. Les murs de son appartement et de son chalet se transforment d’ailleurs peu à peu en musée en l’honneur du peintre. Certains seront aussi étonnés de voir dans quel état de pauvreté matérielle s’est trouvé le cinéaste durant la très grande partie de sa vie.

Loin d’être une autobiographie, Falardeau – un très mauvais ami est une bonne façon de saisir toute la sensibilité et l’humanité du cinéaste disparu il y a 14 mois.

Daniel Dubrûle, La Presse, 25 novembre 2011

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