«La liberté ou rien» dans L’Humanité
Le patron du FBI, J. Edgar Hoover, l’avait désignée comme la «femme la plus dangereuse d’Amérique». Née dans l’Empire russe en 1869, émigrée à 16 ans aux États-Unis, Emma Goldman y embrassa la cause révolutionnaire. Plaçant tôt la liberté au-dessus de tout, elle connut la prison, la censure, l’expulsion vers l’URSS. Les éditions Lux ont rassemblé les écrits de cette figure majeure de l’anarchisme et du féminisme, tout à la fois intellectuelle et propagandiste, redoutable agitatrice. Elle y démolit tous les piliers de l’ordre existant. Dieu? «C’est la terre et non le ciel que l’homme doit privilégier s’il veut être sauvé.» Le patriotisme? Une «superstition créée de toutes pièces», tout juste bonne à exciter chez l’homme «son arrogance et sa vanité». Anti-militariste, fervente avocate de l’amour libre et de l’émancipation des femmes, elle voit dans la prison «un crime social et un échec». Son horizon: un monde où les humains seraient «absous de toute allégeance aux rois du capital et de l’autorité».
Rossa Moussaoui, L’Humanité, 21 janvier 2022
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