ICI, 27 mars au 2 avril
Livre référence:
Les Black Blocs
Les Black Blocs : tout n’est pas noir
Parmi les militants qui ont protesté lors des réunions des grosses légumes de l’économie mondiale, que ce soit à Seattle, à Québec ou à Gênes, certains ont particulièrement retenu l’attention des médias. Cagoulés, vêtus de noir et portant le drapeau anarchiste, ceux qu’on a appelés – à tort – les membres du « Black Bloc » ont été davantage filmés, photographiés, analysés et, bien sûr, dénoncés que la plupart des autres. C’est aussi paradoxalement ceux qu’on a le moins entendu s’exprimer. ils n’ont pas de Philippe Duhamel ou de Laure Waridel pour expliquer leurs motivations à l’émission de Marie-France Bazo. Résultat : leurs détracteurs ont eu beau jeu de leur accoler les étiquettes de jeunes casseurs, d’anarchistes violents, etc.
Mais qui sont-ils vraiment et qu’ont-ils à dire ?
Politologue, chercheur rattachéau Massachussetts Institute of Technology et journaliste pour le Couac, Francis Dupuis-Déri s’est intéressé depuis quelques années à ces « moutons noirs » du militantisme, et il leur consacre un essai fort pertinent intitulé Les Black Blocs, la liberté et l’égalité se manifestent. Dupuis-Déri rappelle d’abord les origines des Black Blocs, qui n’ont pas vu le jour au sein de la lutte anti-mondialisation, mais début des années 80, en Allemagne, quand Berlin-Ouest a voulu en finir avec les squats.
Il analyse également leurs discours politique et détruit plusieurs clichés, dont celui d’une organisation permanente qui aurait des ramifications à travers le monde. Il décrit plutôt les Black Blocs comme une « forme d’action collective, de tactique, qui permet de rendre visible la présence, au sein d’une manifestation, d’une critique radicale du système économique et politique ».
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Esther Pilon
ICI, 27 mars au 2 avril