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6 janvier 2018

Une heure avec Gilles Vigneault, Serge Bouchard et Florent Vollant

L’anthropologue, animateur et écrivain Serge Bouchard et les auteurs-compositeurs-interprètes Florent Vollant et Gilles Vigneault racontent leurs souvenirs à Franco Nuovo. Récits innus, sages réflexions et histoires de chansons ponctuent cette chaleureuse conversation autour du thème du Nord.

En exclusivité, regardez l’intégrale de l’entrevue en vidéo ici.

« Être assis entre Gilles Vigneault et Florent Vollant, ça dit tout du territoire de la Côte-Nord et du territoire du Nitassinan : Gilles, c’est la mer, et Florent, c’est la terre », décrit Serge Bouchard. Ils racontent tous les trois l’histoire de ces territoires, et notamment comment, au 19e siècle, les pêcheurs et les Innus qui étaient isolés s’entraidaient et faisaient du troc.

Serge Bouchard rêve qu’un jour les différentes communautés qui peuplent ce territoire qui va du Saguenay–Lac-Saint-Jean jusqu’à Blanc-Sablon, à la limite du Labrador, soient toutes réunies.

Lorsqu’il y aura une classe politique assez éveillée pour le faire, au lieu que ce soit des conseils de bande isolés les uns des autres qui fassent de la petite politique, on fera de la grande politique et elle réunira le peuple innu en une seule structure.

– Serge Bouchard

Chanter en innu

« Mon intention en écrivant La queste du pays, c’était de m’adresser surtout aux Innus pour leur dire que je reconnaissais non seulement leur langue, mais également leur existence et ce qui leur était arrivé comme civilisation », explique Gilles Vigneault.

À l’époque, Florent Vollant avait 16 ans et il se rappelle que cette chanson a eu une grande influence sur lui. « On pouvait très rarement entendre chanter en innu, et là je me suis dit : “Il y a [des gens] qui nous comprennent.” »

« C’était monumental d’entendre Gilles Vigneault chanter en innu à l’époque », se souvient pour sa part Serge Bouchard. « Les jeunes Innus ont pu recevoir et comprendre le message de n’avoir pas peur d’être eux-mêmes. »

L’importance de transmettre

La mémoire et la transmission comptent beaucoup pour les trois hommes. « Je veux laisser la trace d’un humain, c’est-à-dire la trace d’un Innu, car “Innu” veut dire simplement humain », explique Gilles Vigneault.

Florent Vollant, qui se désole pour sa part de voir les langues autochtones disparaître, souhaite avant tout laisser une trace de la langue innue à travers sa musique.

« Je veux laisser la trace de ma vie chez les Innus et [la trace] de mon amour pour eux », conclut Serge Bouchard.

Entretien avec Franco Nuovo, Les Fêtes et rien d’autre, 6 janvier 2018

Écoutez l’entretien ici.

Photo: © Radio-Canada

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