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1 juillet 2020

Ellen Meiksins Wood dans Nuit blanche

Où et quand est apparu le capitalisme? Ce système économique et social devait-il obligatoirement s’imposer à l’humanité en raison d’une quelconque loi naturelle? Et sa domination maintenant quasi universelle est-elle destinée à se perpétuer sans fin? Cet essai veut répondre à ces question.

Ellen Meiksins Wood a ensignée la science politique à l’Université York, à Toronto, et a publié plusieurs essais. Elle présente ici une nouvelle édition, révisée et enrichie, d’un ouvrage originalement paru en 2009. Parmi les nouveaux aspects traités, se trouvent les intéressantes «transitions manquées» que présentèrent Florence, à son apogée, et les Provinces-Unies, au XVIe et XVIIe siècles.

L’explication la plus courante quant à l’origine du capitalisme veut que ce système découle naturellement de mœurs et de coutumes presque aussi anciennes que l’espèce humaine. Et, donc, qu’il a toujours existé, ne serait-ce que sous une forme embryonnaire. Selo l’auteure, le capitalisme serait plutôt né à un endroit et à un moment bien précis de l’histoire, et il est possible qu’il disparaisse un jour. Le facteur principal ayanbt conduit à cette transformation radicale fur l’expropriation de nombreux petits producteurs agricoles, dans la campagne anglaise, aux environs du XVIe siècle. Les seigneurs se mirent alors à toucher des rentes de plus en plus élevées sur les profits réalisés par leurs fermiers, qui embauchaient, à salaire, certains de ceux qui avaient été chassés de leurs terres.

L’augmentation substantielle de productivité ainsi acquise accorda à l’Angleterre un avantage sur les autres nations (qui se virent contraintes d’adopter les mêmes méthodes capitalistes). Mais cela se fit au prix de très grandes souffrances et de la dépossession d’un nombre considérable de personnes, laissées-pour-compte, qui furent ensuite exploitées de façon systématique.

En conclusion, l’auteure admet que le capitalisme «a permis à l’humanité de faire sur le plan matériel des avancées notables», tout en soulignant que «[n]ous avons atteint le stade où les effets désastreux du capitalisme dépassent de loin le sgains matériels qu’on peut en tirer».

Un excellent essai, présentant des notions fondamentales du capitalisme.

Gaétan Bélanger, Nuit blanche, no 159, été 2020.

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