Dans L’Ombre d’Octobre, Pierre Dardot et Christian Laval n’hésitent pas à enfoncer les clous du cercueil : « Si Révolution russe il y eut bien, elle fut le fait, non du “parti d’avant-garde”, mais du mouvement spontané d’auto-organisation des ouvriers, des paysans et des soldats, qui a autant surpris les bolcheviks que les autres partis. Plus précisément encore, et c’est là un fait historique désormais établi, le système des soviets comme forme d’auto-gouvernement démocratique est foncièrement étranger à la pratique bolchevique du pouvoir. »
Contre le complexe d’avant-garde (CQFD no. 158)
1917-2017, ON NE MÉLANGE PAS LES BOLCHOS ET LES SOVIETS
Contre le complexe d’avant-garde
paru dans CQFD n°158 (octobre 2017)
rubrique Le dossier, par , , illustré par Mortimer, mis en ligne le 23/10/2017
Dix jours qui ébranlèrent le monde. Le titre du bouquin de John Reed n’avait rien d’une formule creuse : la révolution russe a profondément marqué l’histoire contemporaine. Mais du grand espoir qui se levait à l’Est, que demeure-t-il aujourd’hui ? « De l’entreprise bolchevique ne reste et ne restera rien qu’un immense amoncellement de cadavres torturés, la création inaugurale du totalitarisme, la perversion du mouvement ouvrier international, la destruction du langage – et la prolifération sur la planète de nombre de régimes d’esclavage sanguinaire. Au-delà, une matière de réflexion sur ce sinistre contre-exemple de ce que n’est pas une révolution », écrivait Cornélius Castoriadis.