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24 janvier 2016

Col Blanc, Novembre 2003

Livre référence:
Une histoire populaire des États-Unis

Le cas de l’oncle Sam

Si le pays qui a renversé Mohammad Mossadegh (1951 en Iran), Jacobo Arbenz (1954 au Guatemala), Patrice Lumumba (1961 au Congo), Juan Bosch (1963 à Saint-Domingue) et Salvador Allende (1973 au Chili), qui a démis ces dirigeants élus plus honnêtement que George W, n’était pas aussi propre qu’il veut le faire croire ? Et cela depuis très longtemps ? En fait, depuis ses origines ?

C’est à la négation de ce mythe que Howard Zinn s’est consacré en écrivant Une histoire populaire des États-Unis de 1492 à nos jours. Souvent cité et discuté depuis sa première parution en 1980, et maintenant disponible en français grâce à une traduction des éditions Lux de Montréal et Agone de Marseille, cet autre point de vue sur l’histoire des États-Unis déboulonne les sondages et mensonges de l’Empire américain. C’est une invasion civilisée dans l’historiographie américaine.

Professeur dans un collège du Sud, Zinn lutta pour les droits civiques avec le Student Nonviolent Coordinating Committee (de Stokely Carmichael) et milita contre la guerre du Viêt-nam. C’est en voyant l’histoire se faire là devant lui par des gens dont les livres ne parlent pas que naquit l’idée de l’Histoire populaire. S’inspirant de George Orwell (« Qui contrôle le présent contrôle le passé, qui contrôle le passé contrôle l’avenir ») l’enseignement de l’histoire lui semble, comme son ami Chomsky, inséparable de l’activisme politique. Il a ainsi écrit une histoire du FBI : Federal Bureau of Intimidation ! Optimiste plus que prophétique, il garde l’espoir que du désengagement de la population sortira un intérêt pour des changements en profondeur.

Le texte de Howard Zinn s’étend sur plus de 800 pages serrées. Appuyé sur des articles de journaux, des faits, des statistiques et une recherche très fouillée (la bibliographie compte 16 pages en petits caractères) il confronte l’histoire officielle et l’unanimiste réel, malgré leurs différences minimes, des deux grands partis. Un juge de la Cour suprême déclarait que le vrai perdant de la dernière élection présidentielle était le peuple américain. Un peuple de plus en plus trompé par des élites en qui il fait de moins en moins confiance, mais à qui Howard Zinn tente de donner la parole.

André Synnott
Col Blanc, Novembre 2003

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