Ce qui est mort et ce qui est vivant dans la planification économique
À l’opposé des plans quinquennaux de Staline dans les années 1930 et du Grand Bond de Mao Zedong dans les années 1950, la planification doit être envisagée comme un véritable outil démocratique, permettant la participation active de l’ensemble de la population aux choix économiques qui la concerne. Si nous souhaitons être à la hauteur de la crise socioécologique à laquelle nous faisons face, il s’agit probablement de la transformation la plus urgente à accomplir : socialiser l’investissement pour le sortir des mains capitalistes.
Avec notre collègue Frédéric Legault, nous avons récemment publié un livre à propos de la planification économique. D’aucuns y verront un sursaut nostalgique de la part d’amateurs de l’URSS et de ses plans quinquennaux.
Cette association est un quasi-réflexe qui montre à quel point nous avons bien fait de publier Construire l’économie postcapitaliste. En effet, comme elles n’ont pas été traduites en français, les recherches accomplies sur la planification économique depuis la chute du mur de Berlin ont peu circulé et ont à peine été débattues dans le monde francophone. Pourtant, elles contiennent des propositions stimulantes pour sortir des multiples crises – économique, écologique, démocratique – dans lesquelles l’humanité semble piégée et pour dépasser, à terme, le système économique qui les structure : le capitalisme.
Ainsi, quand il est question de planification économique, il nous faut séparer le mort du vivant, le bon grain de l’ivraie, aussi bien du côté scientifique que du côté imaginaire. Alors qu’aujourd’hui une bonne partie de l’économie capitaliste est planifiée – par les États, bien sûr, mais aussi par les corporations transnationales –, le mot planification évoque immanquablement les longues files et les tablettes vides. Or, cette vision n’a plus rien à voir avec ce qu’est la planification […]
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Audrey Laurin-Lamothe et Simon Tremblay-Pepin, AOC, 7 juillet 2023.