Description
La correspondance entre Jean-Marc Piotte et Pierre Vadeboncoeur couvre une décennie, celle des années 1960, sans doute la plus effervescente du Québec contemporain. Caractérisée à la fois par les grandes réformes de la Révolution tranquille et la montée de l’indépendantisme, elle scande le moment fort d’une amitié nouée durant la période qui précède immédiatement la fondation de la revue Parti pris.
Compte tenu de l’appartenance des deux écrivains à des générations que tout opposait, compte tenu des trajectoires politiques et intellectuelles largement divergentes qu’ils allaient emprunter par la suite, cette amitié était fort improbable : au tournant des années 1970 Vadeboncoeur se rallie au Parti québécois (PQ) et y restera fidèle par la suite, tout en élaborant une œuvre littéraire de nature essentiellement spiritualiste. Piotte, pour sa part, demeurera marxiste (bien que non orthodoxe) et profondément matérialiste dans sa conception du monde, cherchant sa voie hors du PQ. Leur rapprochement correspond à un état de grâce imprévu, et c’est ce qui lui donne toute son intensité.