Description
« Ce qui frappe avant tout dans ce livre », écrit Fernand Dumont en préface, « ce sont ces déferlements de foules – 15 000 personnes certains jours – sans chefs, sans organisation, sans stratégie un peu définie. Protestation qui venait du fond d’une pénible vie quotidienne, d’une rancœur entretenue au fil des ans mais jamais vraiment dite, d’une servitude qu’il était impossible de traduire dans un mouvement proprement politique. »
En juillet 1917, voyant l’hécatombe se prolonger en Europe et sous la pression de l’Empire britannique, le premier ministre Borden vote la conscription. De nombreux Canadiens français refusent de s’y soumettre : l’armée canadienne est majoritairement anglophone et l’on sait de source sûre que les francophones, éparpillés, y endurent diverses brimades. Mais cette rébellion prend une tournure dramatique : elle vaut aux réfractaires l’intervention de l’armée fédérale, des perquisitions, des arrestations, la loi martiale.
Ce livre raconte les cinq jours d’émeutes du printemps 1918, cinq jours dont l’issue a été funeste pour quatre Québécois. L’ironie de l’Histoire est parfois violente : pour s’être opposés à la guerre, des Québécois sont morts de la guerre, dans les rues mêmes de Québec.