Description
À la fin de la Première Guerre mondiale, le Canada menace de basculer dans une révolution sociale. Rassemblements et mobilisations des milieux ouvriers se succèdent durant l’hiver 1918-1919 et culminent avec la grève générale de Winnipeg en mai-juin 1919. Le mouvement est finalement écrasé par l’armée sur l’ordre de Robert Borden, premier ministre de l’époque.
Cette suite d’événements, qui correspond dans les faits à un conflit de travail généralisé, est immédiatement associée par les autorités à la menace d’une révolution bolchevique. Le gouvernement et les médias lancent une grande campagne de diabolisation à l’endroit des chefs syndicaux et autres leaders politiques. Le but, bien évidemment, est d’user de la peur que suscitent partout les rouges pour étouffer le conflit social, et d’obtenir le soutien de l’opinion publique pour l’éradication de toute activité politique jugée radicale.
Fondé sur des documents officiels et des témoignages de première main, cet ouvrage raconte un épisode méconnu mais déterminant de l’histoire canadienne. La campagne contre « le péril rouge » a joué un rôle fondamental dans la répression des conflits de travail de l’entre-deux-guerres. Depuis, la même recette a été utilisée pour les mêmes raisons. En outre, les parallèles avec la guerre actuelle contre le terrorisme se font sans effort. Aujourd’hui comme hier, les libertés d’expression et de contestation de l’ordre établi sont contraintes au nom d’une sécurité nationale aux frontières desquelles semblent s’arrêter les droits civils.