Black Livres Matter: notre sélection des plus grands écrivains afro-américains
Toni Morrison, James Baldwin, Iceberg Slim… De 1845 à 2020, notre sélection hautement subjective des vingt incontournables de la littérature afro-américaine. Alors que les élections approchent et inquiètent, “Télérama” décline neuf jours durant les dix raisons de croire encore en l’Amérique et à son rayonnement culturel.
“Mémoires d’un esclave” (“Narrative of the Life of Frederick Douglass, an American Slave”, 1845), de Frederick Douglass
Un siècle après les tout premiers récits d’esclaves, Frederick Douglass (1818-1895) livrait à son tour son témoignage sur ce qu’avait été sa vie jusqu’alors : sa naissance dans le Maryland d’une mère esclave et d’un père iconnu («Le bruit courait aussi que mon maître était mon père mais de la justesse de cette opinion j’ignore tout; le moyen de savoir m’était confisqué…»), la séparation immédiate du nourrisson et de sa mère, la plantation à 6 ans, l’interdiction de recevoir une éducation, l’auto-initiation à la lecture, la fuite vers New York à l’âge de 20 ans… Lorsqu’il écrivit ce passionnant récit, circonstancié et distancié, Frederick Douglass était toujours un esclave fugitif, mais déjà un militant abolitionniste inlassable, un homme de presse doublé d’un orateur puissant – et un «citoyen américain» revendiqué haut et ferme.
Nathalie Crom, Télérama, 19 octobre 2020
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