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Portrait photo de Lucy Parsons.
16 novembre 2024

Anarchisme: une pluie de livres indispensables (et quelques autres plus évitables)

Au milieu d’ouvrages passionnants, d’autres semblent faire de cette idéologie un simple argument de vente.

 

L’actualité de l’édition libertaire est impressionnante. En l’espace d’un an, plusieurs dizaines d’ouvrages ont été édités ou réédités, touchant aux aspects les plus divers de l’anarchisme. Certaines études se révèlent passionnantes, mais d’autres laissent parfois penser que cette idéologie est un produit commercial ou, a minima, une niche éditoriale.

Si les maisons d’édition libertaires restent les plus prolifiques, le phénomène d’édition dépasse largement ce milieu, comme en témoignent les multiples publications consacrées au passé de l’anarchisme, à son actualité, et même des romans tissés autour de l’idéologie libertaire. Pour le meilleur… et pour le reste.

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Lucy Parsons, un autre visage du mouvement libertaire américain

Les positions d’Emma Goldman ont été débattues par d’autres figures du mouvement libertaire américain. Lucy Parsons (de son vrai nom Lucia Carter) montre un autre visage du mouvement libertaire américain, comme le rappellent les deux ouvrages qui lui sont consacrés, Travailler dans ces conditions? Jamais et Je m’appelle révolution.

Née en 1851, fille d’une esclave, chassée de Virginie après son mariage avec Albert Parsons, qui meurt exécuté à Chicago en 1887 à la suite de la tragédie de Haymarket, à l’origine de la journée du 1er-Mai, Lucy Parsons est couturière. Elle devient syndicaliste, fonde plusieurs organisations ouvrières et sera la première femme déléguée syndicale aux États-Unis.

Les textes publiés dans les présents ouvrages soulignent la violence du temps et l’évolution du rapport à la violence. Initialement, Lucy Parsons appelle les pauvres à prendre les armes avant d’évoluer, estimant que l’organisation des ouvriers via le syndicalisme permettra de déposséder les possédants. Son féminisme diffère de celui d’Emma Goldman. Cette dernière pose la question de l’émancipation de manière universelle, tandis que Lucy Parsons voit dans l’opposition de classes une des causes de l’oppression des femmes.

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Sylvain Boulouque, Slate, 16 novembre 2024.

Photo: Lucy Parsons, photographiée en 1886. | Wikimedia Commons

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