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Détail de la couverture du livre «1312 raisons d'abolir la police».
18 avril 2023

Abolir également la police

Gwenola Ricordeau, professeure en justice criminelle à l’université d’État de Californie à Chico aux États-Unis est connue pour ses recherches, réalisées dans une optique d’abolition du système pénal, sur l’impact des systèmes carcéraux sur les femmes.

Dans 1312 raisons d’abolir la police publié en janvier 2023 aux éditions Lux, elle s’attaque à un sujet proche de l’abolitionnisme carcéral, mais qui sort de sa zone d’expertise et de recherches habituelle. Dans le but de brosser un portrait complet des luttes abolitionnistes de la police, elle a rassemblé divers textes de divers·es autrices·eurs. Ceux-ci offrent une synthèse des problèmes systémiques de la police en montrant les liens entre les mouvements abolitionnistes pénaux et la race, l’orientation sexuelle, le handicap ou le travail du sexe. Gwenola Ricordeau permet ainsi à des mouvements, qui luttent aux États-Unis ou au Canada contre le système policier, de s’exprimer outre-Atlantique.

L’autrice appelle à un abolitionnisme pénal global (prisons, police, justice) révolutionnaire. Selon elle, penser l’abolition d’une structure si ancrée dans le système capitaliste, oppressif envers les minorités ne va pas sans penser l’abolition du système tout entier.

De cet ouvrage, on peut en tout cas retenir l’essentiel : détester la police est une position politique qu’il est nécessaire d’adopter dans une société capitaliste, classiste, raciste et patriarcale dont la police est le reflet et l’expression de la force armée légitimée.

On comprend également la nécessité de s’opposer à des approches punitives et répressives et d’envisager la prévention et la dissuasion des crimes, notions étrangères à la police que nous connaissons. Même s’il est difficile, voire impossible, d’imaginer se passer de l’usage de la coercition, la question des modalités de celle-ci et des principes sur lesquels elle doit reposer mérite d’être posée et doit être décidée de manière démocratique.

Elodie Wehrli, Pages de gauche, no 187, printemps 2023

Dessin en noir et blanc. Un homme bedonnant en veston cravate portant un badge identifié «UBS» porte à sa bouche, pour l'avaler, un homme miniature portant aussi un veston et une cravate. La légende dit: «Le capitalisme est un humanisme.»

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