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Détail de la couverture du livre «L'ivresse des communards».
12 mars 2022

À votre santé!

J’ai souvent entendu dire que les pires massacres, à toutes les époques, étaient menés par des hordes sanguinaires agissant sous les effets de l’alcool et/ou de la drogue. Mais j’ignorais jusqu’à ce jour qu’on avait tenté de discréditer les communards de la Commune de Paris en les taxant d’alcooliques. « En assimilant la révolution à l’alcoolisme, les partisans de Thiers pouvaient contourner entièrement toute discussion embarrassante sur les causes sociales et économiques qui avaient déclenché la révolte, et renvoyer l’objectif de justice sociale des communards à des hallucinations sauvages de dipsomanes. » Cela vaut également pour la pétroleuse, cette image chimérique « d’une femme furieuse propageant l’incendie ».

Mais au pays du bon vin, il ne faut se surprendre de rien, encore moins qu’on se propose d’« observer toute la Révolution à travers une bouteille ». Car il y a plusieurs catégories d’ivresse, selon qu’elle s’identifie à la fête ou à la violence. À cette époque, en 1870-1871, on consommait en moyenne 168 litres de vin par tête et 17,24 litres d’alcool. À votre santé !

Jacques Lanctôt, Le Journal de Montréal, 12 mars 2022.

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