Programme automne 2017
À l’automne 2017, chez Lux Éditeur, nous publierons les nouveaux livres de certains de nos auteurs phares : Serge Bouchard, Naomi Klein, Alain Vadeboncoeur, Noam Chomsky, Jeremy Scahill, et des reportages journalistiques captivants et mordants, dont l’étonnant Infiltrer Hugo Meunier. Enquête sur la vie des vedettes québécoises du journaliste Hugo Meunier.
Voici le détail de ce programme :
Août et septembre 2017
24 août
Jean-Claude Ravet (sous la direction), Anthologie Relations. Soixante-quinze ans d’analyse sociale engagée.
Cette anthologie rassemble des textes représentatifs de l’engagement de la revue Relations dans son époque, depuis sa fondation en 1941. Regroupés autour des grands enjeux qui ont marqué chacune des périodes de l’histoire du Québec depuis la Seconde Guerre mondiale, chacun de ces textes raconte une histoire, celle des luttes sociales, des débats et des espérances qui ont animé le Québec depuis plus de 75 ans. On pourra y lire, pour ne nommer qu’eux, Fernand Dumont, Richard Arès, Gregory Baum, Renée Dupuis, Nicole Laurin, Bernard Émond.
Ces textes sont présentés par Albert Beaudry, Suzanne Clavette, Suzanne Loiselle, Jean-Claude Ravet et Jean-Philippe Warren.
31 août :
Jeremy Scahill, La machine à tuer. La guerre des drones. Avant-propos Edward Snowden
Jeremy Scahill, Glenn Greenwald et toute l’équipe du site d’investigation The Intercept analysent ici une série de documents qui leur ont été confiés par un lanceur d’alerte. Un livre glaçant qui révèle comment l’État s’arroge le droit de vie et de mort sur des centaines de personnes, y compris des citoyens américains, et montre une machine militaire qui s’est emballée et semble aujourd’hui contrôler les apprentis sorciers qui l’ont créée.
Un livre qui nous amène au cœur de la guerre technoscientifique, celle des drones, où l’on tue à distance, froidement et, surtout, aveuglément. De plus en plus utilisés par les militaires et les services secrets, les drones sont des instruments terribles, qui ratent leur cible 9 fois sur 10, répandent la terreur et laisse présager du pire.
7 septembre :
Hugo Meunier, Infiltrer Hugo Meunier. Enquête sur la vie des vedettes québécoises
Le journaliste Hugo Meunier, qui a déjà publié Walmart. Journal d’un associé, chez Lux, enquête cette fois sur l’univers étonnant du vedettariat et plus précisément, de l’industrie des biographies de vedettes. Pourquoi écrit-on sa biographie à 24 ans? Comment expliquer ce marché en pleine expansion? Qu’est-ce qui motive une personnalité publique à publier deux autobiographies? Quel est l’intérêt de ces livres, où l’on parle autant de problèmes de santé mentale que de troubles intestinaux, dans un style souvent pauvre? Hugo Meunier a lu nombre de ces récits de vie de star, il a interrogé les vedettes et leurs éditeurs et, pour comprendre de l’intérieur ce procédé d’autopromotion, à son tour, il nous raconte sa vie.
Cette démarche pleine d’humour et d’ironie donne un livre qui est tout sauf banal.
Extrait :
Quand je parle à Janette Bertrand de la prémisse de mon enquête sur la vie des vedettes – n’y a-t-il pas trop d’autobiographies ? N’est-ce pas là un effet pervers du vedettariat ? – elle me rabroue. Lorsque j’ajoute que je veux du même souffle écrire mon autobiographie avec une bonne dose de mauvaise foi, car je suis aussi animé d’une petite envie d’entrer au panthéon des personnalités québécoises, son jugement est impitoyable : « Tu ne peux pas non plus le faire juste pour te moquer ! Ton éditeur veut sûrement en vendre et pour ça tu dois respecter le public (là-dessus, elle a raison, ce type ne pense qu’à s’enrichir). Si tu écris aux gens qu’ils achètent de la merde, ils vont se sentir insultés et se dire : “Quoi ? Ce Hugo Meunier trouve que je suis cave parce que j’achète la bio de Maxim Martin !?” »
21 septembre :
Marcello Di Cintio, Un monde enclavé. Voyages à l’ombre des murs
Pendant près de 30 ans l’Occident a vécu à l’ombre d’un mur, celui de Berlin, symbole de l’hostilité et du mépris des liberté. Depuis sa chute, par une ironie dont l’histoire a le secret, les murs se multiplient sur terre, et leur érection est souvent le fait de ceux et celles qui dénonçaient celui de Berlin.
Mêlant récit de voyage et reportage, le livre de Marcello di Cintio parle des femmes et des hommes qui vivent le long de barbelés qui les séparent de leurs voisins. Du Sahara occidental, au mur qui sépare un quartier riche d’un quartier pauvre dans la ville de Montréal, en passant par Ceuta et Melilla, Chypre,
le Bengladesh, la Palestine, l’Irlande et le Mexique, l’auteur a voulu en savoir plus sur les enclaves et ceux qui y vivent.
Marcello di Cintio est canadien et vit à Calgary. Il écrit régulièrement pour le quotidien The Globe and Mail et le magazine Walrus.
Octobre 2017
5 octobre :
Noam Chomsky, L’optimisme contre le désespoir.
Dans ce livre, celui que l’on associe volontiers à la «conscience morale» des Américains s’exprime sur des sujets qui sont emblématiques de l’inquiétante époque dans laquelle nous sommes entrés il y a quelque temps: Trump, la Russie de Poutine, l’Europe, la crise des migrants, la montée de l’intégrisme religieux. À 88 ans, Chomsky défend un point de vue optimiste. Il persiste et signe: non seulement est-il encore possible d’espérer, mais l’espoir est plus que jamais indispensable.
19 octobre :
Naomi Klein, Dire non, et après ? Contre la stratégie du choc de Trump
Dans cet essai percutant, salué par la critique aux États-Unis et en Angleterre, Naomi Klein tente de comprendre comment l’Amérique a pu perdre le sens des réalités au point d’élire Trump. La prise de pouvoir de cet homme qui est avant tout une marque de commerce, explique-t-elle, est en quelque sorte un coup d’État des grandes entreprises qui ont compris que leur hégémonie était menacée par les enjeux économiques et écologiques auxquels est confrontée l’humanité. Cette triste mascarade n’augure rien de bon, certes, mais elle est aussi le signe que la société américaine se trouve à la croisée des chemins. La stratégie du choc qu’incarne Trump pourrait se retourner contre ses auteurs, dès lors que la résistance s’organise.
Collaboratrice du Harper’s, reporter pour le Rolling Stone, chroniqueuse affiliée au New York Times, au Guardian et à The Nation, Naomi Klein est une journaliste canadienne saluée par de nombreuses distinctions. Elle est l’auteure de No Logo. La tyrannie des marques (2001), de La stratégie du choc. Montée d’un capitalisme du désastre (2008) et de Tout peut changer. Capitalisme et changement climatique (2015).
Novembre 2017
16 Novembre :
Alain Vadeboncoeur, Désordonnances. Conseils plus ou moins pratiques pour survivre en santé
Dans ce livre, le docteur Alain Vadeboncoeur offre à ses lecteurs un guide de réflexions critiques pour (enfin!) voir plus clair dans ces nombreuses études qui nous conseillent tout et son contraire afin de vivre vieux, heureux, d’éviter le cancer, les problèmes de foie, de tension, de toxines, ainsi de suite. Dans un style clair et humoristique, ce livre permet au lecteur de suivre l’histoire de la médecine, sa pratique, de mieux comprendre les exigences de sa base scientifique, d’accepter sa part d’incertitude et, avec un peu de chance, de savoir un peu mieux quelle attitude adopter afin de (sur)vivre en santé.
Chef du service de médecine d’urgence de l’Institut de cardiologie de Montréal et professeur agrégé à la Faculté de médecine de l’Université de Montréal, le Dr Alain Vadeboncoeur, bien connu du grand public pour avoir animé l’émission Les docteurs à la SRC, a aussi été président des Médecins québécois pour le régime public.
16 novembre :
Serge Bouchard, avec Marie-Christine Lévesque, Le peuple rieur. Hommage à mes amis Innus
«Ce livre testament» fait d’une pierre deux coups : il raconte l’histoire des Innus et celle de l’amitié entre l’anthropologue Serge Bouchard et ce peuple, laquelle dure depuis plus de 50 ans. Magnifiquement écrit, ce récit poursuit la démarche des Remarquables oubliés en ce qu’il s’attache à faire connaître une histoire qui, autrement, sombrerait trop facilement dans l’oubli.
Extrait :
Arrivé à la hauteur des pick-ups, je demandai si quelqu’un pouvait me conduire au village montagnais de Mingan, à dix kilomètres vers l’est. Un homme me fit signe : l’affaire était entendue. Nous sommes donc partis sur-le-champ, roulant à bonne vitesse sur une route de gravier et soulevant derrière nous un impressionnant nuage de poussière jaune. « Qu’est-ce que vous allez faire sur la réserve ? » me demanda mon chauffeur. J’hésitai à répondre. Il était déjà difficile, en 1970, de simplement se dire anthropologue, je me voyais mal lui expliquer mes recherches en ethnoscience et en anthropologie cognitive. J’allai au plus simple : « Je viens apprendre la langue montagnaise. »