Les régimes temporels : la chronique de Cynthia Fleury dans L’Humanité
Une enquête menée par Beko, marque d’électroménager – c’est déjà un premier marqueur quant à la suite, et à son caractère genré –, avec le cabinet Mortar Research, démontrerait que les femmes disposent de trois heures de temps libre en moins par rapport aux hommes dans 22 pays, dont la France. Passé le caractère sexué des résultats qui étonneront peu, on comprend le caractère éminemment socio-politique et culturel de cette affaire-là: « Les vies humaines et la vie sociale ne se déroulent pas dans le temps; elles font et sont faites par le temps. Le temps est produit par et dans les pratiques sociales et les systèmes de temps ainsi que l’architecture temporelle varient d’une société ou d’une période historique à une autre », écrit Jonathan Martineau dans L’ère du temps, modernité capitaliste et aliénation temporelle.
L’humanité, après s’être longtemps orientée grâce aux mouvements célestes, à opté désormais pour la seconde et ses millièmes. L’entrée dans la modernité est inséparable d’un régime temporel nouveau.
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Cynthia Fleury, L’Humanité, vendredi 7 avril 2017