J.-F. Nadeau reçoit le prix Richard-Arès
Jean-François Nadeau reçoit le prix Richard-Arès pour son ouvrage Adrien Arcand, führer canadien.
Le prix Richard-Arès récompense l’auteur du meilleur essai publié au Québec au cours de l’année qui vient de s’écouler.
Voici un extrait l’allocution de Robert Comeau, membre du jury, lors de la cérémonie quise tenait le mardi 14 juin, à la maison Ludger-Duvernay à Montréal.
« Comme vous le savez, le prix Richard-Arès est attribué chaque année depuis 1991 par la Ligue d’action nationale à l’auteur d’un essai publié au Québec qui témoigne d’un engagement à éclairer nos concitoyens sur les grandes questions d’intérêt national.
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L’ouvrage que le jury a retenu cette année et qu’il m’a chargé de présenter est celui de Jean-François Nadeau, qui a pour titre Adrien Arcand, führer canadien . Il est publié chez Lux éditeur en 2010 et une deuxième édition revue et corrigée vient tout juste de paraitre en janvier 2011.
Ce gros ouvrage de 400 pages est une biographie étoffée, détaillée, bien documentée et de lecture agréable, d’un personnage rébarbatif, antisémite jusqu’à la fin de sa vie et attaché à des ignominies que l’on n’aime guerre évoquer, comme le souligne l’auteur.
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Nadeau, qui est à la fois historien et politologue, sait raconter et expliquer l’histoire d’un homme et son milieu, en faisant des liens avec ce qui se passe en même temps dans le monde. […] Il peut même donner le goût à certains jeunes de s’intéresser à notre histoire nationale, avec toutes ses contradictions et ses dérives.
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En conclusion, à travers l’histoire d’Arcand et de ces partisans d’Hitler au pays, Jean-François Nadeau a réussi à nous dessiner une tranche de l’histoire du Canada et du Québec que plusieurs préfèrent encore oublier. Il faut souligner sa persévérance d’avoir fouillé toutes ces archives et journaux et d’avoir consacré tout ce temps à lire ces nombreuses correspondances, mais aussi pour le courage d’écrire une histoire accordant toute l’importance au politique, en ces temps où les historiens universitaires ne semblent pas empressés à la développer.
Avec les autres membres du jury, il me fait donc plaisir d’accorder ce prix à un intellectuel qui a consacré déjà beaucoup de temps de sa vie, devrais-je dire de sa jeunesse, à l’écriture et à la promotion de l’histoire du Québec, en acceptant d’affronter certains courants ou sensibilités qui préféreraient peut-être un historien moins dérangeant. Nous voulons ainsi reconnaître la qualité et la pertinence de cet ouvrage, qui, on le souhaite, s’inscrit dans une œuvre encore loin d’être terminée, particulièrement nécessaire en ces temps de conservatisme. »
Robert Comeau,
Membre de la Ligue d’action nationale
Professeur associé, département d’histoire, UQAM