Femme Plus, janvier-février 2006
Livre référence:
Petit cours d’autodéfense intellectuelle
Surdose d’info: a-t-on le choix ?
[…]
« Je le dis très franchement : comme beaucoup de gens, je m’inquiète de l’état de nos médias, de leur concentration, de leur convergence et de leur dérive marchande, du rôle propagandiste qu’ils sont amenés à jouer au moment où chacun est littéralement bombardé d’informations », écrit Normand Baillargeon dans son très populaire Petit cours d’autodéfense intellectuelle, publié l’été dernier. « Exercer son autodéfense intellectuelle est un acte de citoyen », peut-on lire dans son ouvrage, présenté comme une « introduction à la pensée critique ». Et se défendre intellectuellement, pour cet essayiste et professeur d’éducation à l’Université du Québec à Montréal, signifie entre autres s’informer, mais surtout connaître les ficelles qui régissent le monde des médias pour être en mesure de les voir. Un réflexe nécessaire en ces temps d’abondance de nouvelles informations.
Comment négocier avec cette avalanche de bulletins et reconnaître l’information fiable ? La première chose à faire serait sans doute de se renseigner sur la vision et les valeurs défendues par une publication, une station télévisée ou radiophonique et de rester vigilante par rapport à ses choix éditoriaux. Une autre bonne façon de ne pas se laisser emberlificoter est de détecter l’information-spectacle, dont l’intention peut être de nous effrayer ou de nous attendrir uniquement pour augmenter les cotes d’écoute d’une station ou le tirage d’une publication. « L’information-spectacle est théâtrale, immédiate, elle interpelle presque constamment l’opinion et la vie privée », explique Normand Baillargeon. Selon lui, une information fiable devrait remplir son rôle d’instrument démocratique en faisant appel à des principes universels et à la raison du citoyen. Elle n’est ni émotive ni spectaculaire. Avis aux intéressées : dans son bouquin, M. Baillargeon suggère une série de stratégies pour devenir une experte du sens critique.
[…]
Martine Batanian
Femme Plus, janvier-février 2006