Description
Un silence gêné règne toujours au Canada sur les liens que des personnages publics ont entretenus avec des idéologies proches du nazisme.
Durant les années 1930, alors que la faim, la misère, le chômage et les menaces de guerre écrasent le quotidien des classes populaires, Adrien Arcand (1899-1967) prend la tête de groupuscules d’extrême droite qu’il unit sous le signe de la croix gammée. Son programme : faire émerger de la misère existentielle le triomphe du fascisme.
Premier président du syndicat des journalistes de La Presse, puis animateur de journaux satiriques d’extrême droite, Arcand va croiser sur son chemin l’écrivain Louis-Ferdinand Céline et se lier aux milieux politiques fascistes internationaux, en particulier dans le monde anglo-saxon impérialiste auquel il s’identifie. Emprisonné pour ses activités durant la guerre, Arcand reprendra son programme avec un certain succès, notamment auprès de membres de l’Union nationale du premier ministre Maurice Duplessis.
L’histoire d’Adrien Arcand s’inscrit sans conteste dans celle d’un siècle tragique. Ce personnage étonnant n’avait pourtant suscité jusqu’ici qu’une attention de surface, comme si les aiguilles de la conscience historique avaient refusé de reconnaître tout à fait ce temps des catastrophes qui, au Canada comme ailleurs, eut sa gloire et son public.