Description
«“Le système d’éducation québécois est atteint d’un mal grave – mais évitable – appelé ségrégation scolaire”, déplore le sociologue Guy Rocher. Le terme ségrégation est puissant. Il évoque les lois racistes qui contraignaient les Noirs américains à vivre séparément des Blancs. “Nous vivons séparés, mais demeurons égaux”, telle était l’imposture qui justifiait ces lois racistes. Pourquoi l’évoquer pour parler de l’école québécoise? Tout simplement parce que notre système d’éducation, par ses subventions aux écoles privées et la multiplicationdes programmes sélectifs, “sépare physiquement les élèves”. Égaux selon la loi, ils sont séparés dans les écoles.»
Dans Séparés mais égaux, Christophe Allaire Sévigny enquête sur un système d’éducation qui, sous couvert de la liberté de choix, a glissé vers une forme moderne de ségrégation sociale. Les élèves québécois font aujourd’hui l’expérience d’une «école à trois vitesses» qui les discrimine en fonction des moyens économiques et du bagage culturel de leurs parents. L’école pour tous a disparu.
À mi-chemin entre l’essai et le reportage sociologique, cet ouvrage part de l’expérience vécue des élèves, dont les témoignages sur les stigmates que laisse un tel système sont bouleversants, et fait entendre des professeurs et de nombreuses personnalités publiques qui ne décolèrent pas face aux reculs actuels de nos idéaux démocratiques.
On en sort lucide et moins capable d’accepter l’inacceptable.