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Détail de la couverture du livre «Le temps des madras».
31 mars 2025

Un vibrant hommage au combat quotidien des femmes contre le patriarcat

L’écrivaine martiniquaise Françoise Ega est connue pour ses Lettres à une Noire où elle raconte le quotidien des jeunes femmes antillaises placées dans des familles blanches et bourgeoises en métropole — et dont nous avions publié un extrait. Sa soif de liberté et son refus de se plier à l’arbitraire marquent les pages de ce livre précédent, son premier, réédité par Lux. Cette fois-ci, l’autrice plonge dans son enfance en Martinique dans les années 1920. Elle nait dans une famille modeste et grandit principalement dans des villages, hormis une courte période en ville. Avec ses amis et frères et sœurs, elle passe son temps en extérieur, cueille les fruits aux branches des arbres, joue avec les animaux. Son père, garde-forestier, décède des suites d’une maladie quand elle est encore jeune. C’est alors à sa mère d’assurer la subsistance de la famille. Françoise Ega n’écrit pas en militante, mais son texte est un vibrant hommage au combat quotidien des femmes contre le patriarcat. Il est aussi un témoignage important sur les pratiques coloniales en Martinique. L’esclavage n’est aboli que depuis peu : ceux qui étaient enfants à cette période sont à présents des anciens, gardiens de la mémoire des crimes coloniaux de l’État français. Une mémoire dont la transmission n’est pas une évidence : si la tante de Françoise Ega lui fait rencontrer le père Azou, pour qu’il lui explique qui étaient les esclaves, sa mère préfèrerait qu’elle ne remue pas trop ce passé encore vif. Pourtant, les békés, Blancs descendants des esclavagistes, constituent encore la classe dominante. Le poids de la religion dans la vie quotidienne est également largement montré par l’autrice, elle même croyante. Les religieux, blancs, encadrent de près la vie des communautés, en particulier dans les villages. Les croyances pré-catholiques survivent en parallèle du catholicisme — ou en symbiose avec lui — les deux s’accommodant tant bien que mal l’un de l’autre.


Ballast, 31 mars 2025.

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