
Luxe ostentatoire et provocations, une violence socio-économique qui ne dit pas son nom
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La société de provocation
Dans son savoureux essai, La société de provocation. Essai sur l’obscénité des riches (Lux, 2023), un « pamphlet cinglant » sur la nuisance des ultrariches qu’on vénère et qu’on adule pourtant dans ce monde de surconsommation comme à la télévision, la sociologue Dahlia Namian écrit : « Bernés par les prestidigitations des ultrariches, nous les regardons, stupéfaits, dilapider les ressources de la planète. Dans son roman Chien blanc, Romain Gary appelle “société de provocation” cet ordre social où l’exhibitionnisme de la richesse érige en vertu la démesure et le luxe ostentatoire tout en privant une part de plus en plus large de la population des moyens de satisfaire ses besoins réels. »
Il serait grand temps de rompre avec cette société de provocation, d’en finir avec ces grotesques séries télévisées où l’on met en scène de telles obscénités et de nourrir enfin les gens qui ont faim, d’aider véritablement ceux qui en arrachent dans notre société. Car, disons-le franchement, c’est là une autre forme de violence socio-économique.
Une banane, avec votre sac à trente mille piasses, ma p’tite dame ?
Lisez l’article complet ici.
Sylvie Marchand, Le Devoir, 16 décembre 2024.
Photo: Peter Parks, Agence France-Presse