
L’«écoangoisse», un mal contemporain pire que l’écoanxiété, selon Alain Deneault
Dans son livre Faire que! L’engagement politique à l’ère de l’inouï, le philosophe Alain Deneault se demande comment faire de la politique et mobiliser les énergies collectives dans le contexte de la crise climatique et de la possibilité d’un anéantissement total du monde. L’auteur explique que cette situation inédite que l’humanité est en train de vivre provoque une angoisse qui influence le débat public sur des enjeux de société cruciaux. Cette angoisse écologique, entraînée par la « surenchère de faits apocalyptiques », se distinguerait de l’anxiété; elle serait pire, car dépourvue d’objet, selon l’ancien directeur de programme au Collège international de philosophie à Paris.
« Depuis 10 000 ans, on n’a jamais vu le climat autant changer, alors comment voulez-vous penser une situation qui est sans pareille dans l’histoire? […] On ne peut pas penser quelque chose sans être capable de le comparer. »
Par ailleurs, le désarroi lié à l’enjeu écologique explique l’appétence de l’Occident pour les idées d’extrême droite, comme le mentionne le philosophe en commentant la réélection de Trump.
« On est myopes, car on est face à une situation qui est littéralement impensable, donc on se rue dans les bras d’un idiot qui parle fort. »
Le docteur en philosophie de l’Université Paris-VIII parle notamment du concept de biorégion qui pourrait, selon lui, faire partie des solutions pour affronter les multiples crises de notre époque.
Tout peut arriver, ICI Première, 30 novembre 2024.
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