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Portrait photo de James C. Scott.
29 juillet 2024

Mort de James Campbell Scott, l’anthropologie anarchiste perd son dernier apôtre

Il était le dernier représentant vivant d’un courant qui s’attache à toutes les formes de résistance au pouvoir, et s’était fait connaître en France pour son livre «Zomia, où l’art de ne pas être gouverné». L’historien Jean-Paul Demoule revient sur l’impact de l’œuvre de l’anthropologue américain.

La mort de l’anthropologue états-unien James Campbell Scott, le 19 juillet, à l’âge de 87 ans, marque la fin d’une génération pionnière d’«anthropologues anarchistes» dont il était le dernier représentant vivant – et qui laisse la place à la suivante, tout aussi dynamique. Il faut prendre «anarchisme» au sens littéral d’un intérêt pour les formes de résistance au pouvoir (archê en grec ancien).

Deux autres contemporains de Scott avaient principalement contribué, avec lui, à fonder ce courant, Marshall Sahlins aux Etats-Unis et Pierre Clastres en France, tous deux en relations étroites. Ce dernier, décédé accidentellement en 1977 à 43 ans, avait montré, à partir de sociétés amérindiennes d’Amazonie, que même au sein des groupes les plus simples, il y avait un leader charismatique, ce que nous appelons faute de mieux un «chef». Mais que ces chefs avaient autant de devoirs que de droits, et que différents mécanismes permettaient d’en limiter le pouvoir.

Des sociétés du sud-est asiatique aux Roms

Issu d’une famille modeste et, par choix, fermier autant qu’universitaire, James C. Scott se situait dans cette même mouvance et a d’ailleurs publié un petit livre traduit en français sous le titre Petit Eloge de l’anarchisme.

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Jean-Paul Demoule, Libération, 29 juillet 2024.

Photo: Michael Marsland / Yale

 

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