C’est lors d’un colloque à l’Université de Montréal que les écrivains Mathieu Bélisle et Alain Vadeboncoeur ont été invités à discuter de la mort, dans ses dimensions philosophiques, littéraires, scientifiques, politiques et spirituelles. À partir de leur posture professionnelle — celle de la littérature pour le premier, et de la médecine pour le second —, les deux hommes échangent, relancés par Catherine Mavrikakis, dans un débat comme il ne s’en fait plus : ouvert, mouvant, en construction, ici répliqué sous forme de texte. Selon une logique que seule la pensée peut organiser, ils abordent tour à tour la famille, la construction des souvenirs, les rituels, la maladie, l’aide médicale à mourir et l’agonie réelle et représentée. Le lecteur est ici partie prenante de la conversation, invité à engager sa pensée, à donner un sens à ce qui semble bien souvent ne pas en avoir — la vie elle-même — et, par conséquent, à cultiver toute sa beauté et son mystère. Quelqu’un doit parler est un fantastique plaidoyer pour l’importance de la parole et une précieuse occasion de renouer avec cet art presque perdu de l’introspection.

Anne-Frédérique Hébert-Dolbec, Le Devoir, 4 mai 2024.

Lisez l’original ici.