Paru en mars 2022, l’ouvrage de Mathieu Léonard, L’ivresse des communards Prophylaxie antialcoolique et discours de classe (1871-1914) (Lux éditeur) revient sur la légende noire d’une Commune grise diffusée en son temps par la littérature versaillaise et médicale.
L’auteur, aujourd’hui vigneron, qui a officié au sein de l’équipe du mensuel CQFD, interroge les témoins de l’événement (médecins, journalistes, écrivains, militaires, communards) sous l’angle singulier du « fléau alcoolique » dont il fallait détourner les « classes dangereuses » afin de régénérer la nation. Au cœur de cette vision du monde se diffuse au tournant du siècle l’obsession de la dégénérescence, qui prépare le terrain à l’eugénisme du XXe siècle.
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Quatrième de couverture : « La légende noire d’une Commune grise semble avoir vécu. Or, en décembre 1871, l’Académie de médecine n’hésitait pas à qualifier l’insurrection de « monstrueux accès d’alcoolisme aigu ». En réalité, à la fin du XIXe siècle, on observe le discours réactionnaire se draper d’oripeaux scientistes amalgamant prolétariat, socialisme, maladie mentale et ivresse en une repoussante allégorie de la révolution.
Cette étude part d’une minutieuse archéologie du mythe de l’ivrognerie des communards dans la littérature versaillaise et médicale. Elle décrit aussi comment, au lendemain de l’insurrection, l’hygiénisme s’investit d’une véritable mission sanitaire contre le « fléau de l’alcool » dont il faut détourner les classes dangereuses afin de régénérer la nation.
Au cœur de cette vision du monde se diffuse l’obsession de la dégénérescence, qui prépare le terrain à l’eugénisme, et laissera, contre toute attente, ses scories jusque dans l’anarcho-individualisme et le néomalthusianisme. »
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« La démarche de Mathieu l’historien est à la fois logique et courageuse, puisqu’il s’est lancé récemment dans la viticulture. » La Révolution et nous le blogue historien de Claude Guillon, 1er mars 2022.
« Mathieu Léonard conclut cette brillante et minutieuse étude en soulignant « la dimension “eugénique“ avant la lettre de la répression », l’alcoolisme des communards n’étant qu’un prétexte. » Ernest London, Bibliothèque Farenheit 451 (repris sur lundi.am), 7 mars 2022.
« Un excellent livre, » Philippe Lacoche, Courrier Picard, 16 mars 2022.
« Une minutieuse archéologie. » Retronews, mars 2022.
« Documenté, précis et résolument peu versaillais. » La Provence, 9 avril 2022.
« Brillant et étrangement actuel. » Libération, 24 avril 2022.
» Un regard novateur sur la période post-communarde qui mérite le détour… » Alternative Libertaire, mai 2022.
« Dans la question de l’antialcoolisme de gauche, l’étude de Mathieu Léonard des courants anarchistes est vraiment novatrice. Il interroge la question de l’alcoolisme comme « ennemi du prolétariat » et de la tentation eugéniste du néomalthusianisme. » Didier Nourrisson, L’Histoire, mai 2022.
« Il y a un je-ne-sais-quoi de libre et de joyeux dans l’essai historique de Mathieu Léonard. » Sébastien Lapaque, La Revue du vin français, n° 661, juin 2022.